L’affaire du général Souleymane Kandé, ancien chef d’Etat-major de l’Armée de Terre, secoue l’espace politico-médiatique sénégalais. Deux journalistes ont été arrêtés et entendus par les enquêteurs de la Section de Recherches.

Dans un article repris par la presse, certains sont même allés jusqu’à donner au Premier ministre, Ousmane Sonko, des pouvoirs qu’il n’a pas et qu’il n’aura probablement jamais.

Certaines prérogatives reviennent exclusivement au Président de la République.

En français simple, certains pouvoirs reviennent à Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Et non au PM et actuel leader du Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF).

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Les deux journalistes entendus dans l’affaire général Kandé

L’affectation du général Souleymane Kandé en Inde, en tant qu’attaché militaire de l’ambassade du Sénégal à New Delhi, a fait grand bruit.

Cette affaire a failli coûter cher à la presse avec la convocation de deux directeurs de publication.

Mais cette affaire sensible a poussé la rédaction de Xibaaru à revenir sur les pouvoirs que détiennent le président de la République.

Et ce n’est pas anodin si la rédaction fait ce rappel.

Dans l’article du site qui a conduit en erreur nos confrères, il y est déclaré que «c’est le premier ministre Ousmane Sonko qui aurait demandé au Ministre des Forces Armées, à l’État Major Général des Armées et à la Division coopération de lui proposer avant la fin du mois de mai 2024 une proposition de révision de ces accords militaires avec quatre pays ».

Il faut du bon sens pour distinguer le vrai du faux dans cette affaire.

Le Premier ministre n’a pas de pouvoir pour demander au CEMGA de revoir des accords de défense. Si les politiciens se tuent pour être président, c’est parce que le chef de l’Etat est «l’homme le plus puissant du Sénégal».

Dans le titre 3 de la Constitution sénégalaise qui traite «Du Président de la République», des articles 26 à 52 (loi constitutionnelle n° 2016-10 du 5 avril 2016 portant révision de la Constitution -JORS, numéro spécial 6926 du 7 avril 2016-), les conditions à remplir pour devenir Président, la procédure de son élection de même que les pouvoirs du chef de l’État sont bien mis en exergue.

Le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye

L’article 42 de la Constitution sénégalaise renseigne que le chef de l‘État sénégalais a beaucoup de pouvoir.

Cet article dispose que «le président de la République est le gardien de la Constitution», «il est le premier protecteur des Arts et des Lettres du Sénégal», il «incarne l’unité nationale».

D’après le même article, le président « est le garant du fonctionnement régulier des institutions, de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire. Il détermine la politique de la Nation.

Il préside le Conseil des ministres ». Rien que ces pouvoirs sont suffisant pour faire de Diomaye un véritable «chef de guerre»

Même si le gouvernement est une institution, «le président de la République nomme le Premier ministre et met fin à ses fonctions. Sur proposition du Premier ministre, le Président de la République nomme les Ministres, fixe leurs attributions et met fin à leurs fonctions» (Article 49).

En d’autres termes, Ousmane Sonko rend compte à Diomaye avant de prendre quelconque décision.

Il ne saurait s’immiscer dans des prérogatives qui ne sont pas les tiens.

On a beau dire «Sonko moy Diomaye». Mais l’Etat a ses réalités et aucun slogan politique ne saurait le changer.

Les discours populistes sont ce qu’ils sont et la réalité politique est ce qu’elle est.

Pour la sécurité nationale, le chef de l’État peut user de «pouvoirs exceptionnels».

D’après l’article 52, «lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national ou l’exécution des engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu, le président de la République dispose de pouvoirs exceptionnels». 

Il peut ainsi, «après en avoir informé la Nation par un message, prendre toute mesure tendant à rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions et à assurer la sauvegarde de la Nation». 

Tous ces pouvoirs prévus par la Constitution reviennent au président de la République.

Alors comment un simple premier ministre va-t-il aller négocier des accords de défense ? Cette affaire est un débat stérile dont la presse sénégalaise pouvait se passer.

Tant que les pouvoirs de Ousmane Sonko ne seront pas renforcés, il restera le chargé de la politique du gouvernement. Et le président Diomaye reste et demeure le chef suprême des armées.

Avec ses immenses pouvoirs, il ne devrait pas avoir du mal à matérialiser leur fameux «PROJET».

Bassirou Diomaye Faye et les généraux

Ce bicéphalisme au sommet de l’Etat qu’on tente de faire croire aux sénégalais n’en est rien.

Il n’y a qu’un seul président et c’est Bassirou Diomaye Faye. La bonne marche du pays lui incombe. Les services de communication de la Présidence doivent veiller à ce personne ne vole la vedette au commandant en chef. 

Xibaaru

Part.
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