Au Sénégal, le message circule depuis deux jours, de téléphone en téléphone, et vient du comité d’organisation de la Biennale. Il parle d’«insuffisances logistiques» et d’une «grande inquiétude» que les œuvres ne puissent «pas arriver à temps» pour le début de la Biennale, le 16 mai.
Le manque d’argent est en cause. Les deux derniers versements, qui devaient être faits par l’Etat, et ce avant la Présidentielle, n’ont pas été honorés, confirme une source proche du dossier. Sur le budget d’1, 5 milliard Cfa prévu par l’Etat (environ 2 millions d’euros), moins d’un tiers serait actuellement disponible, selon un membre du comité d’organisation.
Sans ce budget, il est impossible de payer le transport des œuvres d’artistes africains qui viennent du monde entier, d’éditer un catalogue ou encore de loger la soixantaine d’artistes, selon cette même source.
Et à 22 jours de l’ouverture de la Biennale, même si les fonds devaient être finalement trouvés, le délai est de plus en plus intenable pour garantir l’arrivée des œuvres à temps, notamment par bateau. Résultat : certains plaident pour un report de la Biennale à novembre prochain.
C’est un coup dur pour cet évènement financé par l’Etat du Sénégal.
Depuis sa création en 1992, il n’a été reporté qu’une seule fois en raison du Covid-19. Une réunion, ce mardi 23 avril, doit trancher sur le fait de reporter ou de maintenir la Biennale.
Un arbitrage de la nouvelle ministre de la Jeunesse, des sports et de la culture, Khady Diène Gaye, est attendu. Cette dernière hérite malgré elle des dettes laissées par le précédent gouvernement.
Rfi