Il n’y a visiblement plus rien à espérer de l’alliance entre l’AFP et l’APR. Le communiqué du SEP des progressistes qui reste muet sur les “bienfaits” de l’APR, entrevoit l’avenir dans dans “un large cadre inclusif de concertation”. De plus, l’AFP salue la reddition des comptes. Le lien entre l’Alliance pour la République (APR) et l’Alliance des forces de progrès (AFP) s’est rompu.

Les deux formations politiques qui pactisent depuis le 2e tour de la Présidentielle de 2012, ont quasiment acté leur rupture. Le communiqué du Secrétariat politique exécutif (SPE) rendu public le 30 mai dernier, ne laisse aucune place au doute. Le divorce est quasiment consommé entre apéristes et progressistes.

Dans le communiqué sanctionnant la réunion du SEP du 30 mai passé, le SEP avait à évaluer la dernière Présidentielle et à plancher sur les perspectives de l’AFP.

Sans être précis et clair, le SEP accuse, dans la défaite du candidat Amadou Bâ, “une succession d’initiatives inopportunes et de faits singuliers qui ont fragilisé le candidat, qui a subi les contrecoups d’une image écornée de Benno Bokk Yakaar et d’accords opaques”. Une façon de dire que l’AFP n’a pas été associée dans les prises de décision.

Néanmoins, les camarades de Moustapha Niasse affirment avoir “soutenu avec constance et cohérence, le candidat Amadou Bâ, conformément aux orientations et recommandations du Congrès d’investiture du 17 décembre 2023”.

Sans revenir sur les péripéties ayant marqué la Présidentielle, l’AFP juge que “la démocratie sénégalaise a prouvé sa solidité à l’occasion de l’élection présidentielle du 24 mars 2024”.

Le SEP fait-il allusion aux coups reçus par le Conseil constitutionnel ou aux atermoiements du président Macky Sall ?

Difficile de répondre par l’affirmative, car comme nombre de partis politiques membres de Benno Bokk Yakaar (BBY), la formation de Moustapha Niasse n’a jamais exprimé un quelconque désaccord, ni avec la décision de reporter le scrutin ni avec la fameuse volonté de l’Assemblée nationale de mettre en place une commission d’enquête contre le Conseil constitutionnel, dont deux de ses membres avaient été soupçonnés de corruption.

D’après le journal « Point Actu », l’AFP semble enfoncer le clou et marquer ses distances vis-à-vis de l’APR, en annonçant qu’au sujet de “la reddition des comptes, c’est un principe intangible dans le fonctionnement normal de la République, mais elle doit être menée sans arrière-pensées, de manière impersonnelle, conformément aux Lois et Règlements de notre pays”.

Le SEP déclare que cette reddition des comptes “doit être poursuivie, mais elle ne saurait servir de palliatif pour mettre le boisseau sur les promesses liées à l’amélioration des conditions de vie des populations”.

A propos du Dialogue sur la réforme de la justice, les camarades de Moustapha Niasse estiment que c’est une approche “qui sied à la respiration consensuelle”. Pour le SEP, “le pari sera gagné, si la Justice devient plus accessible et voit ses moyens matériels et humains considérablement renforcés”.

Jetant le regard sur l’avenir, l’AFP milite pour “la création d’un large cadre inclusif de concertation, capable de se hisser à la hauteur des impératifs de l’heure”.

C’est à croire que l’AFP n’est pas inscrite dans une dynamique d’opposition, comme en fait montre déjà l’APR, son alliée de 12 ans. Les camarades de Moustapha Niasse restent muets sur les tensions politiques actuelles, marquées par l’arrestation de l’activiste apériste Bah Diakhaté.

Le communiqué n’exprime par ailleurs aucune gratitude vis-à-vis de l’APR et de son leader Macky Sall.

Alors que de 2012 à 2022, soit 10 ans de suite, Moustapha Niasse a occupé le fauteuil de président de l’Assemblée nationale. Jamais il n’en a été déchu, en dépit des velléités de rébellion conduites notamment le bouillant député Moustapha Cissé Lô. C’est clair, l’AFP a pris son destin en main et semble décidée à poursuivre son chemin l’APR.

leral

Part.
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