Un des principaux enseignements qu’on peut tirer du scrutin des Législatives du 31 juillet est que la stratégie de débauchage d’opposants appliquée par Macky Sall a montré ses limites.

Bamba Fall à Dakar, Yankhoba Diattara, Dr Ndiaye et Cie à Thiès, Mayoro Faye, Ameth Fall Braya à Saint-Louis, Mohamed Benjelloun à Kaolack n’ont pas empêché au camp présidentiel de perdre devant l’opposition. Le Président Macky Sall qui a entrepris une vaste campagne de débauchage d’opposants, s’est rendu compte avec les résultats des Législatives, que cette stratégie n’est pas la bonne.

En fait, le patron de l’Apr et de Benno, qui n’a pas retenu les leçons des Locales avec des transhumants qui ont tous été laminés dans leurs fief, a entrepris une vaste campagne de débauchage d’opposants. Après Bamba Fall de la Médina, Ismaïla Kaba de Kothiary, Amadou Bâ de Ball, Dame Bèye Bâ de Ndiébèl, le maire de Grand Dakar, le président du Conseil départemental de Kaolack, c’était au tour du maire d’Ouakam de déposer ses valises à l’Apr.

Mais, si cette stratégie de débauchage tous azimuts visait à réduire les forces de l’opposition, Macky Sall s’est rendu finalement compte que cet objectif n’a pas été atteint. Bamba Fall a fait même reculer le score de Benno à la Médina. Le maire de la Médina qui a spectaculairement démissionné de Gueum Sa Bopp après avoir utilisé sa bannière et sa caution aux Locales, a été lourdement sanctionné par les Médinois qui lui ont définitivement tourné le dos.

À Thiès, l’antipathie des populations envers Diattara et les lieutenants d’Idy, après leur transhumance, s’est renforcée. La preuve, le département est passé dans le giron de Yewwi qui contrôle tout. N’eut été Tassette avec la victoire éclatante du maire Mamadou Thiaw sur l’opposition, le naufrage de Benno à Thiès serait collectif.

À Touba, Cheikh Bara Dolly, député président du groupe parlementaire Pds qui a quitté le navire après les investitures, a perdu.

À Pikine, Daour Niang Ndiaye et le maire Amadou Diarra ont été battus à plate couture dans leur fief. Dans la moyenne banlieue de Dakar, comme lors des Locales, Moussa Sy, Banda Diop, Haymouth Daff, qui ont quitté l’opposition pour le camp présidentiel, ont encore été laminés chez eux. Beaucoup d’entre eux ont perdu dans leur bureau de vote, donnant la preuve qu’ils n’ont pas été suivis par les militants. C’est en effet un secret de polichinelle que les opposants qui rejoignent Macky ne le font pas pour l’intérêt de leurs militants.

Macky perdu par le débauchage

À Kaolack commune où Macky Sall s’attendait à une victoire avec le débauchage du président du Conseil départemental, Mouhamed Benjelloun, c’est la défaite face à Yewwi Wallu.

À Kaolack département où Benno a perdu à Kahone et Ndjédiène, elle doit son salut à l’apport des autres communes. À Saint-Louis, la transhumance d’Ahmeth Fall Braya et Mayoro Faye semble irriter les populations qui ont fait mordre la poussière à Mansour Faye, battu dans son propre bureau de vote de Ndjoloffène.

Dans la capitale du nord, s’il y a quelqu’un qui peut jubiler, c’est bien Mary Teuw Niane, qui, en appelant à voter Yewwi, prend sa revanche sur le maire de la ville. Dans le département de SaintLouis, seule la commune de Rao a sorti la tête de l’eau.

Si la stratégie de débauchage n’a pas payé pour Macky et son camp, c’est qu’en plus du fait que ces gens ne sont pas suivis par la base, ça a créé un sentiment de frustration dans l’Apr et Benno qui a conduit à l’abstention de certains et le vote-sanction d’autres. En donnant un fromage aux transhumants et des moyens au détriment de compagnons de première heure, Macky Sall devait s’attendre à ce résulta

La Revanche De Mary Teuw Niane Sur Mansour Faye

Au Sénégal, le champ politique est fait de reniements, de coups bas et de trahisons. Tant de trahisons, de transhumances, de reniements et de revirements les uns plus spectaculaires que les autres, attestent que sous nos cieux, la politique n’est pas l’art de diriger la cité, de servir, mais de trahir et de se servir. Si les actes de trahisons, de transhumances ne sont pas nouveaux dans le champ politique, ils se sont banalisés ces derniers temps avec des revirements les uns plus spectaculaires que les autres. C’est sous nos latitudes que l’on voit des politiciens qui se mettent subitement à chanter les louanges d’adversaires qu’ils ont âprement combattus les jours d’avant.
Tribune

Part.
Laisser Une Réponse

Exit mobile version