Environ il reste un million et demi de mètres carrés de terres à déminer en Casamance, soit une somme de 13 milliards de francs CFA à dégager a rappelé, mercredi, le gouverneur de Ziguinchor, Mor Talla Tine.
Ainsi, pour permettre aux déplacés de retourner chez eux et continuer à exploiter ces terres minées, le gouverneur de Ziguinchor espère « que l’Etat et ses partenaires feront le nécessaire pour finaliser ces opérations de déminage ».
Mor Talla Tine a aussi lancé un appel à toutes les parties œuvrant pour un retour définitif de la paix en Casamance à travailler d’arrache-pied avec l’Etat pour une solution définitive.
Pour sa part, Ansou Sané, Directeur général de l’Agence Nationale pour la Relance des Activités économiques et sociales en Casamance (ANRAC) s’est félicité de « l’accalmie » notée ces dernières années et des efforts des autorités en matière de sécurité et d’accompagnement ayant permis à une bonne partie des déplacés du conflit à regagner leurs villages.
Cependant, cette accalmie dont fait référence M. Sané risque d’être sapée si les nouvelles autorités ne s’attèlent pas sur ce dossier.
Du moins c’est ce que semblent dire des responsables du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) réagissant au premier discours officiel du nouveau Président Bassirou Diomaye Faye, tenu le 3 avril, la veille de la fête de l’indépendance du Sénégal.
Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, Amidou Djiba, porte-parole du MFDC interpelle les nouvelles autorités à prendre ce conflit à bras-le-corps condition sine-qua- non il « n’aura jamais de paix », prévient M. Djiba.
« Cette crise mérite d’être régler au plus vite et nous attendons les nouvelles autorités sur la question. Le MFDC est toujours là, le dossier est là et nous n’avons jamais prôné la violence et toute guerre finit sur une table de négociation », poursuit-il.
Très en verve, le porte-parole du MFDC fustige la non évocation du dossier casamançais lors du premier discours officiel du nouveau président.
Selon Amidou Djiba cela témoigne que ce dossier « n’est pas une priorité pour le nouveau régime » qu’il accuse de verser dans l’oubli « mais on verra bien », a-t-il martelé.
Pire, sur une autre vidéo, des personnes qui se revendiquent du MFDC hissent fièrement le « drapeau national de la Casamance » sur un mat et estiment qu’elles ont « eu leur liberté ».
Toutefois, le MFDC espère que le Président Diomaye n’usera pas de la même façon de faire que ses prédécesseurs « d’autant plus qu’il (NDLR : le Président Diomaye) est sous le couvent d’un fils du terroir casamançais (NDLR : Ousmane Sonko)» .
En attendant le dénouement de ce dossier, les différentes parties doivent consolider ce climat d’accalmie propice pour un règlement pacifique de ce vieux conflit.
Maderpost