Cheikh Guèye, facilitateur des pourparlers du 28 mai, et les autres membres de la Société civile insistent sur les vertus du Dialogue national pour rendre plus perfectible la démocratie sénégalaise, qui traîne encore des carences.
Il y aura une majorité de participants, mais de grands absents à la journée du 28 mai. Facilitateur du Dialogue national, Cheikh Guèye tente d’avoir une convergence de vues et de positions sur cet évènement.
«Pour moi, le dialogue a déjà commencé», a déclaré, ce lundi, lors d’un atelier du consortium Ong 3D-Cosce-Gradec de la Société civile, le Facilitateur général du dialogue politique, qui multiplie les rencontres avec les différentes parties prenantes (acteurs politiques, Société civile, autorités religieuses et coutumières).
Une démarche «d’inclusivité» après que certains ténors de l’opposition ont annoncé son boycott. «Ce dialogue concerne le système politique devant être compris comme tous les mécanismes par lesquels la dévolution du pouvoir doit se passer au Sénégal et qui est sous-tendue par le contrat social sénégalais.
Donc toutes les composantes de la Nation sont d’égale dignité», précise Dr Cheikh Guèye.
Avec le lancement de la plateforme «Jubanti», les responsables veulent recueillir tous les avis citoyens. «Tout le monde a droit à la parole et toutes les paroles seront écoutées et capitalisées. Nous avons mis en place une plateforme et lancé, il y a trois jours, «Jubanti», qui est en fait un héritage des Assises de la Justice que nous avons réaménagé afin qu’on puisse permettre à tous les Sénégalais de donner soit des contributions écrites, soit de poster des vidéos ou des audios afin de dire leurs opinions dans toutes les langues», confie M. Guèye.
Pour M. Guèye, le dialogue politique arrive à son heure, car la démocratie sénégalaise est perfectible.
«Nous sommes vus un peu partout comme un exemple, mais nous tous ne sommes pas satisfaits de l’état de notre démocratie. Une démocratie qui génère autant de violences et de morts est une démocratie malade. Donc, il faut oser l’ausculter et la soigner.
C’est le sens de ce dialogue», justifie-t-il, faisant allusion aux derniers évènements politiques sanglants qui ont précédé la Présidentielle de 2024. Il ajoute : «Le momentum est très intéressant car cela doit permettre au dialogue de donner une certaine fécondité, parce que nous ne sommes pas en temps de crise.»
«Cela se passe également dans une période où on n’a pas d’échéance électorale en vue.
On doit mettre à profit ce contexte pour avoir des convergences fortes entre les différentes composantes de la Nation sur comment nous organisons notre système politique et comment nous l’améliorons.»
Lors de cet atelier parrainé par l’Union européenne dans le cadre du programme «Saxal Jamm», la Société civile veut davantage promouvoir une participation forte, cohérente et inclusive en matière de réformes politiques et électorales à travers les thèmes comme la démocratie et les droits de l’Homme, le processus électoral et les réformes institutionnelles.
Selon Babacar Fall, Secrétaire général du Gradec, «cette initiative constitue une réponse nécessaire à l’appel au dialogue, mais également une barrière contre le danger d’une déviation institutionnelle». Et la Société civile alerte sur les conséquences d’un éventuel boycott : «l’absence à la table des négociations est une atteinte à la démocratie», insiste Moundiaye Cissé, président de l’Ong 3D.
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