Conditions de travail difficiles, irrégularités dans les contrats, traitement salarial, cotisations sociales. Ce sont, entre autres, les problèmes auxquels sont confrontés les journalistes au Sénégal. La Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) a publié hier une enquête sur les conditions de travail des journalistes et techniciens des médias.

A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse, la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Crjs) a publié un rapport qui montre la précarité à laquelle font face les journalistes. L’étude, qui s’est focalisée sur les contrats de travail, la rémunération, les cotisations sociales, la couverture maladie, met à nu les conditions difficiles de travail des journalistes.

Dans le document, il est indiqué que «sur 216 travailleurs des médias interrogés, 23, 1% disent avoir des Contrats à durée indéterminée (Cdi), contre 11, 1% de Cdd, soit au total 33, 2 %».

L’enquête révèle aussi que «22, 2 % ont soutenu avoir des contrats de prestation, contre 17, 1% de stagiaires». De même, il a été constaté que «les 26, 4% n’ont aucun lien contractuel avec leurs employeurs».

Autre irrégularité notée, c’est que «parmi ceux qui disent avoir des contrats, il y en a qui n’ont pas d’exemplaires de leurs contrats».

Il est également indiqué que sur les 183 personnes ayant répondu à la question, seuls 33% disent détenir un exemplaire de leurs contrats de travail, contre 61, 7% qui n’en ont pas. De même, il est noté que certains n’ont pas donné de réponse sur cette question.

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L’enquête s’est aussi penchée sur la rémunération des journalistes. Le rapport révèle que «31, 5% des travailleurs ayant répondu au questionnaire n’ont pas de salaire. 68, 5% bénéficient d’une rémunération». La Convention des jeunes reporters renseigne aussi que «très peu d’entreprises respectent les barèmes prévus par la Convention collective».

Pis, constate cette organisation pour le déplorer, «c’est la croix et la bannière dans beaucoup d’organes de presse pour percevoir son salaire».

Toujours concernant cette question, les résultats de l’enquête ont montré que «18, 5% des personnes interrogées ont des rémunérations en deçà de 75 000 F Cfa, 14, 8% entre 75 000 et 100 000 F Cfa, 14, 8% entre 100 000 et 150 000 F Cfa, 10, 2% entre 150 000 et 200 000 F Cfa».

Seuls 7, 9% des travailleurs ont un salaire dépassant 300 000 F Cfa.

L’étude montre également que «ceux qui ne relèvent d’aucune de ces catégories sont autour de 20, 4%». Il faut souligner que «la plupart des personnes ayant participé à l’enquête sont des reporters, soit plus de 77%», et «9, 3% ont dit être des rédacteurs en chef».

S’agissant de la régularité du paiement des salaires, «54, 2% de l’échantillon ont répondu qu’ils sont payés au-delà du 8 du mois, environ 45% perçoivent avant cette échéance conformément à la législation».

Sur la question des bulletins de salaires, 77, 7% des personnes enquêtées disent n’avoir pas de bulletins de salaires, contre 22, 3%. En outre, avec cette étude, il a été remarqué que dans les entreprises de presse, «les obligations sociales ressemblent plutôt à un luxe hors de portée de la plupart des reporters».

Sur les 215 personnes interrogées, «86% disent ne pas être pris en charge par leur entreprise quand ils sont malades.

Les enfants et les autres personnes à leur charge, n’en parlons même pas». Selon la Cjrs, l’un des symboles de la précarité dans le milieu de la presse, c’est l’enregistrement au niveau de l’Ipres.

D’après les auteurs de ce rapport, 86% des personnes interrogées disent n’avoir pas de numéro Ipres. Seuls 14% disent en disposer. Cette situation pousse la Cjrs à se demander si les entreprises sont à jour pour les cotisations.

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Quid des conditions de travail ? L’enquête de cette organisation de la presse montre que bon nombre de professionnels des médias travaillent au-delà de 8h par jour sans avoir en contrepartie des heures supplémentaires. «34% seulement travaillent 8 heures par jour, 30, 7% entre 8 et 10 heures, 34, 4% plus de 10 heures de temps de travail par jour», lit-on dans le rapport.

Par ailleurs, 47, 9% des personnes ayant répondu disent n’avoir qu’un seul jour de repos par semaine. 30, 7% ont deux jours de repos, tandis que 21, 9% disent n’avoir aucun jour de repos.

L’entreprise pouvant les utiliser même les samedis et dimanches sans aucune compensation. La Crjs, qui a mené cette étude en 2023, constate que «le droit de se syndiquer est un véritable luxe dans le milieu de la presse». L’enquête montre que seuls 14, 9% des personnes interrogées disent être affiliés au Synpics.

lequotidien

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