L’écologisme de complaisance, Mapathé Diallo n’en a que faire de plaire. Il vit de plein fouet les désastres du basculement climatique dans son Walo natal. Sa plume, son inspiration, bref sa vie, sont dédiées à cette cause. L’artiste-peintre engagé invite au dialogue dans le but de conscientiser sur les «dérives de l’humanité». Dans le cadre des «Off» de la biennale, il a organisé le vernissage de l’exposition Codect au complexe Falia des Mamelles. Ainsi, jusqu’à fin juin, l’artiste y exprime son «engagement et point de vue par rapport à l’effet du mouvement de l’homme, par rapport aux produits».

Dans le monde de Mapathé Diallo, les couleurs gaies repeignent le sombre tableau des ravages du capitalisme agressif. Le corps humain baigne dans un amas de chiffres ! Ses œuvres sont aussi diverses que thématiques. De la mise en scène du phénomène de pourrissement de la tomate locale face à la concurrence étrangère, en passant par le confort du lit douillet avec vue sur l’avenir sans oublier la cuisine made in africa, l’artiste-peintre et designer se donne la liberté de toucher à tout dans l’unique but d’attirer l’attention sur les «dérives de l’humanité».

«Tous les produits sont codifiés. J’estime même que les hommes sont codifiés. C’est le mouvement de l’homme pour régler ses besoins quotidiens. L’homme se livre à une course effrénée pour sa nourriture, sa santé. La vie perd sa poésie. Nous devons prendre le temps de réfléchir, de s’interroger.» Le discours artistique anti dogmatique, Mapathé pointe du doigt l’envahissement des produits étrangers tout en soulignant les échecs de nos Etats depuis l’indépendance. «Il y a ce besoin de création pour choquer. Je suis du Walo.

Pour dénoncer les tomates qui pourrissent faute de consommation à cause des produits qui viennent du Brésil et de l’Europe. Le monde a été créé pour l’homme. Si l’on se retrouve à dénoncer des éléments surnaturels causés par des produits codifiés par l’industrie et qui agressent le cultivateur de chez moi, forcément l’homme est au centre du problème. C’est l’homme qui crée, transforme, dérive. Et c’est l’homme qui subit les conséquences.» Ceci étant dit, l’artiste estime que la responsabilité incombe à l’Etat. «Si les Sénégalais ne parviennent pas à bien manger, c’est parce que l’Etat a failli. Idem pour le désordre. Il paraît qu’il y a moins de 200 mille fonctionnaires au Sénégal. Que fait le reste de la population pour subvenir à ses besoins ? C’est choquant», a-t-il constaté.

Pour susciter l’adhésion à son projet d’introspection, l’artiste a fait le choix de ne point se limiter. De la gaieté des couleurs, il en fait de l’abstrait étalé sur des chiffres. Ainsi il utilise de l’acrylique, de la peinture à huile ou des objets provenant d’Afrique pour constater ceci : «La vie perd sa poésie. Nous devons prendre le temps de réfléchir, de s’interroger. C’est certain que l’humanité est en dérive. Les chiffres l’illustrent. Nous sommes comme des animaux en cage où chacun est identifié, codifié et limité ou orienté vers un sens abstrait.»
lequotidien

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