Au sommet de sa toute-puissance, Mahmoud Saleh aura fait chuter un gouvernement, et bouleversé l’architecture organisationnelle de la présidence du Sénégal pour s’imposer envers et contre tout Ministre d’Etat Directeur de cabinet du Président de la République.
Pour un quasi analphabète qui ne peut même pas se prévaloir du baccalauréat et donc de l’appartenance à la plus haute hiérarchie de la fonction publique pour être promouvable à cette fonction, cette entorse aux dispositions réglementaires régissant le fonctionnement des institutions suffit à démontrer sa mainmise sur le système, et son influence sans commune mesure sur un Macky Sall sous la coupe de ce renard politique rusé comme un sioux.
Le cynisme et la connaissance du côté obscur de l’homme sénégalais n’a d’égale que sa capacité à imaginer, orchestrer et mettre en exécution les plans les plus machiavéliques, pour renforcer le pouvoir d’un Macky Sall taraudé par le désir irrépressible de réduire l’opposition à sa plus simple expression, et par l’ambition inavouée de tenter un troisième mandat sans coup férir !
Mahmoud Saleh a échafaudé un plan dont le plus grand succès a laissé tous les sénégalais bouche bée : le ralliement d’Idrissa Seck, la plus grande arnaque politique du siècle porte son empreinte, et il a certainement ri sous cape en réalisant cet incroyable coup de maitre, si l’on se rappelle qu’il fut le théoricien du coup d’état rampant puis débout qui enclencha la déchéance politique de ce même Idrissa Seck, et marqua le début de la montée en puissance d’un certain…Macky Sall, qui connait fort bien les qualités éprouvées de Saleh, en matière de deals politiques fumants !
Mahmoud Saleh a obtenu la tête de tous les caciques de l’APR dont la légitimité, la compétence et la proximité avec Macky Sall pouvaient lui porter ombrage, et c’est ainsi que le Sénégal découvrit, effaré, l’étendue du pouvoir de l’ancien trotskiste, lors d’un incroyable remaniement dont on se souviendra encore longtemps. Non content en cette occasion d’avoir évincé la totalité des fidèles compagnons de Macky Sall, il ravala le docteur Augustin Tine au rang de simple subalterne sans relief, en vampirisant toutes ses prérogatives, si bien qu’il s’est retrouvé maitre de l’espace présidentiel.
Il ne s’en est pas arrêté là : pour mieux asseoir sa toute-puissance, il favorisera la nomination d’hommes et de femmes qui lui ont fait allégeance, et il les organisera en une task force républicaine dont la mission ne fut ni plus ni moins que de se substituer à tous les organismes politiques et gouvernementaux chargés d’assurer la communication institutionnelle et de faire la promotion des actions du Président Macky Sall…
MAHMOUD SALEH, LA CHUTE INELUCTABLE DU RASPOUTINE SENEGALAIS
Cette décision a marqué le début de la chute de Mahmoud Saleh : ses seconds couteaux, incapables de réussir leur mission l’ont considérablement décrédibilisé, et les événements de mars 2021 ont démontré à Macky Sall que la stratégie d’élimination des adversaires politiques par des moyens peu conventionnels ainsi que le débauchage tous azimuts d’identités remarquables de l’opposition pour imposer urbi et orbi son leadership était inopérant.
Macky Sall a perdu sur ce fait la bataille de l’opinion, et l’opposition s’est renforcée en se faisant le réceptacle de la colère et de la frustration sociales qui ont atteint des proportions de plus en plus incontrôlables. Il a compris, mais bien tard, que les méthodes trotskistes de Mahmoud Saleh étaient éculées, et que le Sénégal d’aujourd’hui était totalement différent de celui de l’époque de Me Wade, qui s’était rendu compte bien tardivement du complot savamment orchestré par un Saleh des grands jours qui avait parfaitement exécuté le coup de l’infiltration au cœur du régime du pape du Sopi, pour le déstabiliser et imposer Macky Sall comme une réalité politique indéniable.
Macky Sall n’a donc désormais aucune autre alternative que de faire revenir le poste de premier ministre dans l’architecture administrative du Sénégal. Mais surtout, il a rapidement réagi en se substituant à ses ministres et directeurs incompétents, pour conduire personnellement son programme de réalisations et renforcer par-là sa réputation de bâtisseur du Sénégal nouveau.
Il ne compte plus sur Mahmoud Saleh. La stratégie du tout politique pour renforcer le pouvoir présidentiel, éliminer la concurrence et imposer l’agenda politique qu’il a appliquée sous sa conduite a lamentablement échoué.
Ousmane Sonko est venu fausser les plans, et la population excédée par les abus et les errements des ténors du régime ont fait le reste : il faut une victime expiatoire, un coupable à sacrifier pour dégager la responsabilité du président Macky Sall, réhabiliter sa stature institutionnelle et le réconcilier avec le peuple sénégalais.
Et ce sera Mahmoud Saleh.
Il a atteint le sommet du pouvoir, par ses talents multiples qui sont désormais éculés, puisque le président Macky Sall rattrapé par la realpolitik sait désormais que le temps joue contre lui. Il a battu le rappel des troupes, à l’insu d’un Mahmout Saleh résigné qui connait le sort des courtisans en disgrâce, pour y avoir entrainé nombre de ses camarades de parti dont il a longtemps rigolé de la déchéance humiliante qu’il leur avait infligée.
A l’issue des élections législatives, un jour nouveau se lèvera sur le Sénégal, sans Mahmoud Saleh.
Ainsi en a décidé Macky Sall.
Et le Sénégal ne s’en portera que mieux !
xibaaru
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