C’est une enveloppe de trois milliards que l’Etat a dégagée pour soutenir la commercialisation du riz paddy. Le ministère du Commerce et les acteurs de la filière se sont rencontrées hier, jeudi, pour définir les modalités de la mise en œuvre.
Producteurs et industriels de la filière riz se sont accordés sur le prix du kg de riz paddy au producteur. Ce prix est arrêté à 160frs le kg, prenant en charge l’écart de 30F entre le prix proposé par les industriels et celui réclamé par les producteurs. Cela a été formalisé à l’occasion de la rencontre entre les différents acteurs de la filière riz et le ministère du Commerce pour discuter des modalités de la mise en œuvre de la subvention du prix au producteur du riz paddy. Cette rencontre entre dans le cadre de la préparation de la campagne pour la commercialisation de la production dont les récoltes vont démarrer dans les dix prochains jours. En effet, entre les producteurs et les transformateurs, l’entente était difficile. Les premiers déploraient la faiblesse des prix proposés par les riziers.
C’est ainsi que le président de la République a préconisé la mise en place d’une subvention de 3 milliards qui devait permettre de prendre en charge l’écart de 30 frs entre le prix proposé par les transformateurs qui était de 130 frs et celui souhaité par les producteurs qui était situé à 160 frs. Cette mesure était également une sorte d’incitation pour inviter à augmenter leur production.
« Aujourd’hui, il s’est agi de discuter au niveau national de la mise en œuvre de cette mesure. Nous allons discuter avec le ministre des Finances pour voir comment faire cette mise en œuvre le plus rapidement possible et voir comment permettre à la récolte attendue dans les prochains jours d’en bénéficier et d’inciter les producteurs à s’engager davantage pour la prochaine campagne », a expliqué le ministre du Commerce et des pme.
Pour la sécurisation des fonds, Aminata Assome Diatta a annoncé la mise en place d’un comité « pour assurer une bonne gouvernance de cette mesure de soutien aux producteurs de riz ». L’objectif est d’assurer une disponibilité du riz paddy au niveau des zones de production, mais aussi d’éviter que la production ne traverse les frontières. Avec cette subvention, la compétitivité du riz local sera renforcée car, il sera plus accessible aux consommateurs. Selon la ministre du Commerce, le riz local en termes de qualité est même meilleur que le riz importé.
« Aujourd’hui, le riz local ne souffre d’aucun problème de commercialisation. Au contraire, c’est qu’il n’y a pas une grande disponibilité. Le riz est tellement prisé parce qu’il est de meilleure qualité, mais la quantité qui est disponible sur le marché n’arrive pas à satisfaire les besoins des consommateurs sénégalais. C’est pourquoi, avec cette mesure, nous espérons inciter les producteurs à produire davantage, permettre aux riziers de disposer davantage de paddy à transformer et permettre aux consommateurs d’avoir accès à ce riz de qualité » a-t-elle dit.
« Ce riz local est vendu entre 325 et 350 frs le kilo, il est plus cher que le riz importé, mais c’est un riz de qualité » explique-t-elle, il est « même niveau sinon à un niveau supérieur à celle du riz parfumé, qui coûte autour de 350 et 400 frs le kg. Mais ça, c’est du riz importé » et dans ce contexte le soutien à la production de riz local, permettra de retenir « toute la valeur qui va rester au Sénégal et ce sera au bénéfice des populations ».
Ousseynou Ndiaye, président de la filière riz, a salué la rencontre mais a sollicité du ministre l’accélération du processus de mise en place du fonds pour prendre en charge la récolte qui s’annonce dans dix jours. « On a vu que les choses ont bien avancé. On a dit que dans 10 ou 15 jours ont va vers les récoltes, donc on doit accélérer la mise en place de fonds » a-t-il dit.
Et pour lui, les représentants de la banque partenaire et du ministère des Finances ont indiqué des pistes de solutions. « Dans ce sens, les représentants de la banque ont suggéré de prendre le processus qui existait pour la commercialisation pour le poursuivre afin d’aller vite. Le conseiller technique du ministère des Finances a dit quelque chose de très intéressant. Il a dit que si on veut aller vite, il y a un fonds de soutien aux denrées qui est déjà en place et si on le met dans ce fonds cela va aller vite. Il s’agira d’un transfert du Trésor vers les banques », a ajouté le président du comité interprofessionnel riz.
sudquotidien