A quelques heures de sa clôture, les ministres africains chargés du Financement de la Lutte contre le Changement Climatique appellent à ce que ce la 29ème Conférence des Parties (COP29) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques (CCNUCC) tienne ses promesses pour le continent africain et les régions les plus vulnérables.
En conférence de presse, dans le cadre de ce conclave internationale réunissant les dirigeants du monde à Baku, en Azerbaïdjan, pour discuter de l’avenir de la planète en proie à des variations climatiques aux conséquences incommensurables sur les communautés, du 11 au 22 novembre 2024, ces représentants du continent qui a choisi de parler d’une seule voix ont déclaré qu’il n’est pas question de «tolérer que ceux qui ont le moins contribué au problème soient ceux qui épuisent leurs ressources pour lutter contre le problème qu’ils ont le moins causé».
La COP29 touche à sa fin.
Les ministres africains chargés du Financement de la Lutte contre le Changement Climatique, conscient de son importance et de la nécessité de parvenir à un accord financier équitable et juste, ont réitéré la position connue de longue date de l’Afrique en exprimant leurs préoccupations concernant le volume et la qualité des financements, ainsi que la base des contributeurs.
En conférence de presse, le ministre de l’Environnement et du Changement Climatique de la Sierra Leone, ainsi que ses homologues de la Gambie, de la Zambie, du Nigeria et de l’Angola, ont relevé que «les enjeux sont nombreux et vitaux : de la mobilisation des financements climatiques à l’accélération des efforts d’adaptation, en passant par les mesures concrètes pour gérer les pertes et préjudices». Ces représentants du continent africain, qui a choisi de parler d’une seule voix, demandent à ce que la COP29 de Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre, tienne ses promesses ; les enjeux étant importants pour l’Afrique et les régions vulnérables.
«NOUS NE POUVONS PAS TOLERER QUE CEUX QUI ONT LE MOINS CONTRIBUE AU PROBLEME SOIENT CEUX QUI EPUISENT LEURS RESSOURCES POUR LUTTER CONTRE LE PROBLEME…»
Dans son intervention, Mike Elton Mposha, ministre de l’Économie verte et de l’Environnement de la Zambie, a déclaré : «Nous sommes donc tous des partenaires, et nous ne pouvons pas tolérer que ceux qui ont le moins contribué au problème soient ceux qui épuisent leurs ressources pour lutter contre le problème qu’ils ont le moins causé. Nous voulons que les financements servent à sauver nos pays, à lutter contre le changement climatique, afin de ne pas continuer à utiliser nos ressources limitées pour développer nos pays et lutter contre le changement climatique, une question ou un problème qui a été causé, comme d’autres l’ont dit, par d’autres pays», a-t-il insisté.
Et de relever que «Plus de 50 % des récoltes prévues ont été perdues à cause du changement climatique.» «Les pays développés ont pris de nombreux engagements en matière de lutte contre le changement climatique. Ces engagements doivent maintenant être concrétisés. Ainsi, comme je l’ai dit, nous nous attendons à ce que la COP29 ne s’achève pas sans des actions claires en matière de financement».
Quant à Balarabe Abbas Lawal, ministre de l’Environnement du Nigeria, il a rappelé que «Les pays développés se sont construits sur la base de la pollution pendant des siècles. Notre peuple fournit des subventions depuis des siècles, au détriment de nos vies et de nos moyens de subsistance. Cela devrait prendre la forme d’un financement public», a-t-il souligne, notant que «La question des finances devient un mirage – plus nous en parlons, plus elle disparaît».
«LE COUT DE L’ADAPTATION EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE EST ESTIME ENTRE 30 ET 50 MILLIARDS DE DOLLARS PAR AN, SOIT 2 A 3% DU PIB DE LA REGION»
Pour Jiwoh Abdulai, ministre de l’Environnement et du Changement Climatique de Sierra Leone, citant l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), «les pays africains perdent en moyenne 2 à 5% de leur PIB à cause des événements climatiques extrêmes. Le coût de l’adaptation en Afrique subsaharienne est estimé entre 30 et 50 milliards de dollars par an, soit 2 à 3% du PIB de la région, au cours des prochaines années, selon l’OMM.
Le contexte est essentiel. Nous parlons de vies et de moyens de subsistance.
Ces chiffres ne sont pas abstraits. Ils nous affectent au quotidien. Nos concitoyens paient de leur vie. Le réchauffement climatique est une réalité pour nos pays et nos économies. Les responsables de ce problème sont clairement les pays développés. Et les données scientifiques montrent clairement combien cela va coûter. N’utilisez pas le mot «donateur». Il implique la charité. Il y a une dette climatique qui doit être payée».
Pour sa part, Rohey John, ministre de l’Environnement, du Changement climatique et des Ressources naturelles de la Gambie a appelé à corriger les erreurs du passé.
«Nous ne pouvons pas vivre dans des conditions où une crise peut anéantir une communauté pour un crime qu’elle n’a pas commis. Nous devons disposer d’un terrain d’atterrissage qui montrera au reste du monde que nous sommes sérieux. Les 100 milliards de dollars n’ont pas donné les résultats escomptés.
Nous devons changer. Nous ne pouvons pas laisser l’humanité mourir progressivement».
Dès lors, «Corrigeons l’erreur que nous avons commise en atteignant l’objectif des 100 milliards de dollars. C’est pourquoi nous sommes ici pour changer les méthodes de travail et proposer de nouvelles stratégies, un nouveau quantum, une nouvelle base de contributeurs, et les plans de mise en œuvre doivent être très clairs, transparents, traçables et réalisables».
«CE N’EST PAS UN CRIME QUE D’EXIGER DES PAYS DEVELOPPES QU’ILS PAIENT POUR L’ACTION CLIMATIQUE»
De son côté, le Représentant (d’Ana Paula, ministre de l’Environnement) de l’Angola engage les pays développés à pays pour l’action climatique. «Tout ce que nous avons a été extrait du continent et exporté ….. Il faut aussi changer le statu quo». «Ce n’est pas un crime que d’exiger des pays développés qu’ils paient pour l’action climatique. Les pays vulnérables subissent la plupart des conséquences en termes de vies humaines. Nous ne pouvons pas parler des mêmes choses à chaque COP sans obtenir de résultats concrets. La COP29 doit produire des résultats pour que cette COP soit différente». «Ces réunions sont coûteuses à organiser et à participer.
Elles coûtent beaucoup d’argent à nos pays. En tant que pays africains, nous sommes ici de bonne foi.
Nous attendons la même chose des pays développés. La bonne foi signifie qu’ils doivent tenir leurs promesses pour un accord financier équitable». «Nous savons par où nous sommes passés, même si nous devons nous répéter de plus en plus pour être entendus. Mais nous croyons que le monde nous écoute, sinon nous ne pourrions pas discuter encore et encore».
La COP29 réunit les dirigeants du monde à Baku, en Azerbaïdjan, depuis du 11 au 22 novembre, pour discuter plusieurs sujets relatifs à la lutte contre les changements climatiques dont la mobilisation du financement pour l’adaptation avec comme objectif de maintenir le réchauffement de la terre à 1,5°.
sudquotidien