Lors d’un effort, nous augmentons la quantité d’émissions de particules formant des aérosols dans l’air ambiant. Une récente étude démontre que nous pouvons émettre jusqu’à 132 fois plus de particules par minute quand nous réalisons un exercice à une intensité très élevée.

Cela fait maintenant plus d’un an qu’il y a un consensus au sein de la communauté scientifique quant à la transmission du SARS-CoV-2 : il se transmet principalement par les aérosols qui se forment au sein d’une pièce close ou mal aérée. Par conséquent, il semblerait cohérent que les évènements où notre ventilation pulmonaire augmente soient plus à risque. La logique est la suivante : on expire plus d’air, donc plus de particules formant des aérosols et de ce fait, les aérosols sont beaucoup plus chargés en particules virales. Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge ont voulu confirmer cette chaîne de causalité. Ils publient leur étude dans la revue Proceeding National Academy of Science.

Les questions de recherche et la méthodologie

Les chercheurs voulaient répondre à deux questions principales en réalisant leur étude. Quelle est la ventilation pulmonaire et l’émission individuelle de particules formant des aérosols au repos et à l’effort lors d’un test d’ergométrie à cycle gradué ? Existe-t-il des différences médiées par le sexe ou par l’entraînement en  d’ de particules formant des aérosols ? Seize personnes (huit hommes et huit femmes) ont pris part à l’expérience au sein d’une salle quasiment dépourvue de particules. Lors du test sur le vélo, ils portaient tous un masque connecté à une vanne réglée de façon que l’air expiré (et uniquement l’air expiré) la traverse. Cette dernière était reliée à un compteur de particules.

 

LA MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE PERMETTANT DE MESURER LES DIFFÉRENTS PARAMÈTRES À L’ÉTUDE. 

Tous les paramètres augmentent à l’effort

Comme attendu, les paramètres mesurés sont bien plus élevés à l’effort qu’au repos. La ventilation pulmonaire passe de 7-11 litres par minute à 133-187 litres par minute, l’émission individuelle de particules formant des aérosols est multipliée par 132, passant de 98-1.068 particules émises par minute à 28.200-124.200 particules émises par minute. Des différences notables sont observées entre les hommes et les femmes ainsi qu’entre les sujets sportifs et les sédentaires. Les auteurs ne mentionnent pas d’explications claires concernant ces différences.

Un effort intense augmente jusqu'à 132 fois le nombre de particules expirées. © Crocothery, Adobe Stock

UN EFFORT INTENSE AUGMENTE JUSQU’À 132 FOIS LE NOMBRE DE PARTICULES EXPIRÉES. © CROCOTHERY, ADOBE STOCK

Plusieurs limites de l’étude sont à noter. La première est que la transmission par aérosols est aussi fonction de la concentration du pathogène dans les particules expirées, paramètres impossibles à mesurer dans une expérience scientifique pour des raisons éthiques évidentes. La seconde est que l’ des sujets n’est pas prise en compte dans cette étude alors même que ce facteur peut affecter l’émission des particules formant des aérosols.

Malgré le fait que nous disposons d’un vaccin, la pandémie de Covid-19 est toujours présente. Pourtant, les gestes barrières et notamment le port du masque sont aux abonnés absents dans les lieux clos depuis longtemps maintenant. À cause de cela, les personnes immunodéprimées et les plus fragiles ne peuvent pas vivre sereinement sans penser à une éventuelle infection. Porter un masque, respecter une jauge de sécurité dans les salles de sport ou encore investir dans des  d’air, autant d’actions qui devraient faire partie de notre quotidien. Une nouvelle fois, nous n’avons apparemment pas suffisamment appris de nos erreurs.

futura

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