Une vingtaine de joueuses est partie avant le début de la saison. Au sein du club, c’est à cause d’un nouveau projet. Un projet expliqué un peu différemment qui va certainement prendre du temps pour sa pleine mesure.

Le constat est flagrant. Sur la liste des 23 Lionnes retenues pour le rassemblement de l’Equipe Nationale Féminine pour le dernier tour préliminaire de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations, aucun nom ne provient dans le club du Dakar Sacré-Cœur. Adji Ndiaye, Wolimata Ndiaye, Anta Dembélé, Maty Cissokho, Bineta Korkel Seck, Korka Fall, Haby Baldé, Jeanne Coumba Niang… Pourtant, ces joueuses appartenaient encore au Club de la SICAP il y a quelques petites semaines.

Des explications presque identiques

Après une domination sans partage de la D1 Féminine, ponctuée par un titre de champion du Sénégal la saison dernière, le deuxième de l’histoire, et une qualification en phase de groupes de la Ligue des Champions féminine de la CAF ratée de très peu face à l’AS Mandé du Mali, quelle mouche a donc piqué quasiment l’intégralité de l’effectif pro du DSC ? Selon qu’on se place du côté des actuels artisans au sein du club ou des partantes, les réponses sont identiques, voire presque.

Du côté des footballeuses, certaines nous ont reconnu ne pas avoir encore digéré l’épisode de la fin de saison dernière, avec le licenciement des techniciennes Yaye Sokhna Mbengue (entraîneuse adjointe) et Oulèye Dièye (entraîneuse des gardiennes), qui avait aussi provoqué la démission de l’entraîneuse principale Aïssatou Seck. Elles indiquent vouloir poursuivre leur aventure dans un « environnement plus stable » et ont donc souhaité faire leurs bagages pour une autre destination.

« Ça ne me fait pas peur »

D’autre part, mais toujours du côté des joueuses, on a simplement indiqué que « notre temps au Dakar Sacré-Cœur était fini » et qu’elles ont « reçu des propositions d’autres clubs » de l’élite du football féminin sénégalais, qui s’alignent avec leurs ambitions. Certaines reconnaissent que le DSC souhaite passer la main à des jeunes, quitte à retenir que deux joueuses de l’effectif de la saison dernière (Aïcha Wilane et Tacko Diallo). Et qu’il n’y avait aucun problème avec la direction actuelle.

Des explications confirmées par Walimata Seye, celle qui a été nommée comme entraîneuse principale pour mener ce nouveau projet. « Quand je suis arrivée cette année, je n’ai pas trouvé l’effectif (de l’année dernière), nous confie la technicienne. Mais je ne peux pas parler des choses auxquelles je n’ai pas été témoin. Je suis arriveé en tant responsable du football féminin. C’est un projet sur plusieurs années. Moi, ça ne me fait pas du tout peur. C’est un challenge pour moi de démarrer avec une nouvelle équipe, avec des jeunes promues en équipe première. »

« On va grandir ensemble »

Le Dakar Sacré-Cœur veut donc repartir de la base parce que le départ d’une ribambelle de joueuses internationales va forcément provoquer un rajeunissement. « Sur le recrutement, on a ciblé des jeunes et des joueuses avec un état d’esprit qui correspond à ce qu’on veut mettre en place, souligne Walimata Leye. Il y a aussi quelques joueuses d’expériences pour accompagner les jeunes. » Pourtant, c’est une reconstruction qui peut semblait risquée, d’autant plus que les championnes du Sénégal en titre n’ont pas gagné sur les deux premières journées de Championnat.

« Ce n’est pas parce qu’on ne gagne pas que ça ne va pas marcher, justifie la jeune technicienne. Je ne me mets aucune pression. C’est un long chantier, une période de transition. Rien n’est encore joué. Pour moi, c’est ma première équipe féminine. On va grandir ensemble. Il n’y a aucune pression, c’est zéro risque. » Et d’ajouter. « On repart sur de nouvelles bases. On a plus le groupe qui a été champion d’Afrique, mais on en a un autre. Ce sont des jeunes qui manquent d’automatismes mais qui ont une grosse marge de progression. C’est un projet très réfléchi. On sait où on veut aller. »

Alors certes, voir le Dakar Sacré-Cœur flirter avec la zone rouge n’est certainement pas le sujet du Club de la SICAP. Mais face à des équipes qui se sont bien renforcées, à l’image de l’AS Bambey et de l’Union Sportive des Parcelles-Assainies, voir la section féminine de l’entité présidée par Mathieu Chupin conserver son titre à l’issue de la saison prochaine semble peu probable. Même si la D1 Féminine appelle souvent à la prudence, parce qu’elle peut nous faire vivre tout type de scénarios.

wiwsport

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