La 15ème biennale de l’art africain contemporain de Dakar qui prend fin, ce samedi, a aménagé en faveur des enfants visiteurs, un espace d’initiation aux métiers des arts visuels dans les locaux de l’ancien palais de justice du cap manuel. Cet événement a été une grande attraction du Dak’art, a constaté l’APS.
Niché au fond du palais, juste à côté de la salle réservée à la causerie, l’espace pour enfant est une pièce presque carrée peinte en blanc avec des dimensions d’une salle de classe classique.
Des tables rectangulaires et une dizaine de chaises, en bois, y sont aménagées.
Sur les murs sont accrochées les œuvres réalisées par les premiers visiteurs et en dessous, des étagères se trouvent des matériaux utilisés pour l’art plastique : pots de peinture, crayons, feuilles, pinceaux, adhésifs, gomme, etc.
L’artiste et enseignant d’art plastique, El hadji Ibrahima Ndiaye, chargé d’animer cet atelier pédagogique d’initiation aux métiers des arts explique que »cet espace sert à mieux faire connaitre la biennale aux enfants et accompagnants ».
‘’Le but de cet atelier vise avant tout à faire comprendre aux enfants et autres visiteurs, le sens de la biennale de l’art africain contemporain de Dakar », a-t-il ajouté, relevant que sur le nombre de visiteurs qui viennent, peu savent exactement de quoi il s’agit.
Selon lui, M. Ndiaye »l’importance de cet atelier, c’est de réveiller également le sens artistique qui dort chez certain ».
»C’est important d’expliquer aux visiteurs l’origine et l’objectif de la biennale tout en se focalisant sur le thème de cette année +The Wake, l’éveil, le sillage+ », a-t-il insisté, soulignant qu’expliquer aux enfants comment créer une œuvre d’art va permettre à ces derniers de mieux comprendre, plus tard, les expositions et d’être en mesure de les interpréter.
‘’ Il est important que les enfants, les visiteurs connaissent les 58 artistes qui exposent ici dans le IN et comprendre aussi le sens de chaque œuvre par rapport au thème’’, a-t-il réitéré.
Il a expliqué que la méthode de l’enseignant consiste à laisser libre cours aux visiteurs pour qu’ils se servent de leur imagination.
Visiblement très occupé, El hadji Ibrahima Ndiaye, explique également le thème aux participants et assiste chacun dans la réalisation de son œuvre, avant d’exposer les meilleures réalisations sur les étagères.
‘’Avant de commencer, je les explique d’abord le thème et je les demande de laisser aller leur imagination et après je leur donne la peinture adéquate pour le coloriage’’, a-t-il précisé.
Il souhaite qu’ à travers cet espace d’initiation aux métiers des arts visuel, créer »une élite artistique » de demain.
M. Ndiaye s’est félicité en outre de la fréquentation du public. »Même si l’espace est spécialement réservé aux enfants, il est quand même fréquenté par toutes les tranches d’âges, des visiteurs porteurs du concept », a-t-il relevé, soulignant sa »satisfaction » par rapport au taux de fréquentation.
‘’Je suis très satisfait du taux de fréquentation des visiteurs mais aussi des étudiants et élèves de plusieurs écoles qui viennent souvent en incursion pédagogique sur le site’’, a-t-il dit.
Pour sa première fois à la biennale de Dakar, Khadija, étudiante, dit avoir apprécié cet espace qu’elle a découvert.
‘’C’est une excellente initiative, cela nous permet d’être au contact des métiers de l’art, de les comprendre, de les découvrir. C’est un plaisir d’être là, de découvrir de belles œuvres d’art, de dessiner, de s’amuser et de développer une passion pour l’art’’, confie-t-elle.
L’étudiant et artiste, Mor Talla Gueye, a magnifié cette »initiative excellente », qui permet aux »participants de connaître et de comprendre la biennale et au-delà de promouvoir l’art en général’’.
L’étudiante Fatou Anne, concentrée à fond sur l’œuvre qu’elle est en train de réaliser, loue à son tour la mise en place de cet espace d’initiation aux métiers des arts visuel.
‘’J’étais venue visiter la biennale, découvrir des œuvres mais j’ai découvert accidentellement la salle d’initiation à l’art. J’ai été séduite par les dessins accrochés sur les étagères, et j’ai décidé d’y participer’’, a-t-elle expliqué.
aps