« Au Sénégal, notamment dans le delta du Saloum, à Saint-Louis et dans la région de Thiès, les enjeux des dégâts environnementaux prennent une dimension encore plus complexe, à mesure que les effets du changement climatique se font de plus en plus ressentir.

Les projets extractifs suscitent des préoccupations sérieuses quant à leurs impacts sur les écosystèmes marins ainsi que sur les activités de pêche et d’agriculture, deux secteurs vitaux pour les communautés riveraines des opérations extractives ».

Le constat est de CAJUST (Citoyens actifs pour la justice sociale), une organisation sénégalaise regroupant un réseau de citoyens engagés pour promouvoir la justice sociale. Elle a offert, à Thiès, une opportunité d’échanges à tous les acteurs (État, entreprises et communautés, etc.) afin de réduire les risques de conflit pouvant résulter des externalités négatives de l’exploitation des ressources minérales.

Une rencontre qui vise à favoriser un espace de dialogue direct et constructif entre les différents acteurs de la gouvernance des ressources naturelles, contribuant à réduire les risques de conflit en posant les bases d’un consensus solide en faveur d’une exploitation responsable, inclusive et écologiquement durable.

« Ces phénomènes ont des conséquences dramatiques sur l’économie locale et les modes de vie des populations, notamment des pêcheurs et des agriculteurs qui dépendent directement de ces ressources pour leur subsistance », alertent Cheikh Tidiane Guèye, conseiller technique au ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, et madame Marième Soda Mbacké, directrice exécutive de CAJUST.

Ils indiquent que la gestion des revenus issus de l’exploitation des ressources naturelles devient donc un enjeu crucial pour assurer une satisfaction des besoins des communautés, mais aussi une transition juste et durable, capable de prendre en compte les impératifs de développement et de protection de l’environnement.

Et qu’une telle gestion nécessite une gouvernance transparente et responsable ainsi qu’une implication active de tous les acteurs locaux, à travers des cadres de dialogue sûrs.

Au cours de cette rencontre, il a été retenu que « le Sénégal subit, ces dernières années, de plein fouet les effets du changement climatique, une situation exacerbée aujourd’hui par la forte présence des activités extractives (pétrole, gaz et mines) qui dégradent à la fois l’environnement et accélèrent le réchauffement climatique à cause des fortes émissions de gaz à effet de serre ».

Aussi, « dans les régions riches en ressources naturelles, la présence des entreprises extractives affecte les moyens de subsistance dont le foncier, dégrade l’environnement et menace les activités économiques, dont l’agriculture, l’élevage et la pêche ». Les délégués des communautés et les élus locaux des régions de Fatick, Thiès et Saint-Louis ont exposé leurs défis et doléances liés à l’exploitation des ressources naturelles.

« Notre orientation consiste, pour les prochaines années, à donner le pouvoir aux citoyens et aux communautés en les dotant des techniques et outils leur permettant d’élever leurs voix contre les injustices et inégalités sociales », indique la directrice exécutive de CAJUST qui dit avoir « redéfini notre stratégie d’intervention ».

En travaillant à « soutenir la justice environnementale et climatique, renforcer le rôle des citoyens dans la protection de l’environnement et la gouvernance climatique », « favoriser la justice économique et fiscale, plaider pour que les citoyens des zones desservies bénéficient des opportunités économiques tirées des ressources naturelles et fiscales », « promouvoir la justice et l’équité genre, renforcer les capacités et les pouvoirs de participation et d’influence des femmes et des personnes handicapées afin de combattre les inégalités sociales ».

seneweb

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