Dans le cadre de la lutte contre la criminalité maritime, une session de formation a été organisée à Abidjan par l’ISMI et la Coopération française à l’intention d’auditeurs des pays de la sous-région sous le thème ‘’La conservation des preuves par les premiers intervenants en mer’’.
Au mois de janvier dernier, cinq commandos de la marine sénégalaise ont disparu en mer, alors qu’ils étaient en pleine intervention, en haute mer, dans un navire suspecté de trafic international de stupéfiants. Il résultait des éléments de l’enquête relayés par la presse que ce drame a fait suite à une ‘’ouverture des vannes’’.
Tout porte à croire, selon les éléments de l’enquête, qu’il s’agissait là d’un acte délibéré pour faire ‘’couler le navire en vue d’effacer les preuves’’.
C’est là tout l’intérêt du séminaire que vient de clôturer l’Institut de sécurité maritime interrégional (ISMI), à Abidjan et qui a réuni des auditeurs de plusieurs pays de la sous-région.
‘’La conservation des preuves par les premiers intervenants en mer’’, c’était le thème de cette session qui a duré 4 jours dans la capitale ivoirienne.
‘’La scène de crime, a déclaré le directeur de l’ISMI, est au centre de la criminalistique et elle est un enjeu de taille pour l’enquête judiciaire.’’ Selon le colonel Abé Aké Lazarre, ‘’les premières constatations faites dans n’importe quel crime ou délit sont la pierre angulaire de tout procès’’.
‘’Or, les systèmes répressifs de nos Etats échouent parfois à sanctionner le coupable d’une infraction commise dans le contexte maritime pour cause d’insuffisances dans la gestion de la scène de crime’’, a-t-il indiqué.
Organisé par l’Institut de sécurité maritime interrégional (ISMI), la session vise à apporter aux participants des « gestes-réflexe », à les sensibiliser sur l’importance de leur intervention et à celle des actes qu’ils posent.
‘’En effet, l’intervention des premiers intervenants se fait dans la plupart des cas avant celle des officiers de police judiciaire et emporte des conséquences sur la suite de la procédure judiciaire’’, explique-t-on dans un communiqué parvenu à EnQuête pour justifier la pertinence du sujet.
Ce stage de formation qui a vu la participation d’Interpol intervient dans un contexte marqué par la multiplication des actes criminels de toutes sortes dans l’espace maritime sous régional, en particulier dans le golfe de Guinée.
Ces menaces ont pour noms : piraterie, vols à main armée contre les navires, blanchiment d’argent, trafic d’armes, d’êtres humains et de drogues, soutage illégal de pétrole, pêche INN, terrorisme maritime, prises d’otages et pollution marine volontaire, entre autres énumérations de Monsieur Lazarre. Des menaces exacerbées par la présence de divers groupes terroristes et criminels dans certains pays de la région.
Technique et opérationnel, la formation ‘’s’adresse à des cadres amenés à intervenir par vecteur maritimes pour des actes de piraterie, de brigandage, de trafic de substances illicites (drogue, armes, médicaments) ou de pêche INN’’.
Elle a vu la participation ‘’d’une vingtaine de stagiaires, principalement issus des Etats ressortant de la zone de compétence du bureau régional d’INTERPOL’’.
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