Elle s’est construite une notoriété grâce à ses rôles décomplexés, plus ou moins trash. Aujourd’hui, c’est une autre facette d’elle à l’opposé de l’impudique qu’elle dévoile à l’écran. De «Mbettel» à «Cœurs brisés» en passant par «Infidèles », l’actrice Léna Guèye a carrément tordu le cou à son «personnage fétiche», en incarnant une déficiente mentale. Une mue qui a fait tilt dans l’œil de certains cinéphiles…

Derrière une audace de façade, elle n’a jamais eu peur d’adosser des rôles jugés indécents. Son jeu d’actrice avait été découvert à travers la série Mbettel où elle s’était glissée dans la peau d’une jeune fille frivole, une croqueuse d’homme sans scrupules. Elle avait alors jeté son dévolu sur le père de sa meilleure amie.

Tantôt en jupe courte, en robe moulante ou même en décolleté plongeon, l’actrice avait aussi bien réussi à captiver les regards sur son talent que ses attributs physiques.

Jouant à la perfection sur ces deux tableaux, elle va miser sur la félonie et ses charmes appuyés par un make-up parfait, de faux cils et faux ongles, pour réussir à se marier avec Serigne Ngagne alias Pape Diouf et précipitera la famille de ce dernier dans une déchéance sans nom. Une fois que le moteur est lancé, l’actrice totalement désinhibée, s’emploie avec une certaine liberté de ton à évoquer le sujet tabou du sexe. Léna Guèye n’a pas froid aux yeux quand il s’agit de forcer les traits d’une dépravée.

Au point de soulever des vagues et essuyé des critiques.

Elle poursuit tout de même son ascension dans les téléfilms et devient l’égérie d’Even- Prod. Une toute autre aventure, une autre histoire avec une autre trame mais, tout aussi trash. Dans la série «Infidèles», elle crée à nouveau le scandale. Elle y incarne Tyma, une jeune-femme divorcée volage, adepte du sexe avec toute la panoplie de la sulfureuse. D’ailleurs l’une de ses séquences, lui avait valu une plainte de la part de l’Ong «Jamra» ainsi que des invectives sur la toile. Digne d’un spectacle d’effeuillage, Tyma faisait face à un homme qui visiblement n’attendait qu’une chose : la découvrir intimement.

Sous sa robe noire en dentelle, elle avait laissé apparaître ses rondeurs affolantes.

Lorsque celui-ci lançait les hostilités et s’est montré plus entreprenant, la jeune-femme s’est faite plus lascive. Avec des mots graveleux, les amants s’engageaient ainsi dans un jeu de séduction. Subtilement, il dégrafait la tenue de sa partenaire, tandis qu’elle enlevait sa petite culotte et la laissait choir sur le sol… On pouvait facilement imaginer la suite, des galipettes, des râles. Une scène qui, bien que virtuelle, n’avait pas tout de même laissé de marbre des internautes…

Elle gagne la sympathie du public

Quelques années plus tard, après cette vive polémique, elle refait son apparition dans la série à succès «Cœurs brisés». Là, c’est une toute autre facette d’elle qu’on découvre grâce au personnage qu’elle interprète, celui d’Hawa, une demoiselle aux antipodes de celle qu’elle était dans «Infidèles».

Elle a considérablement évolué et ferait aujourd’hui bien pâle figure devant les «fêlures» de Tyma.

Cette image de fille de mœurs légères qui lui collait jusqu’ici à la peau, est en train de muer progressivement. Léna Guèye offre donc une nouvelle dynamique à sa carrière et montre qu’elle est capable de bien plus que de porter des rôles plus ou moins impudiques.

Même si au début de la série, la caricature de la fille fatale l’a un peu suivie à cause de son habillement sexy qu’elle arborait, elle a vite fait de céder la place en une touchante jeune-femme. De quoi enthousiasmer les cinéphiles qui sont nombreux à voir d’un bon œil, cette métamorphose. Au fil des épisodes, l’actrice s’est dévoilée sous un nouveau jour et a démontré qu’elle avait de beaux jours devant elle.

Dans cette production, elle touche du doigt la thématique de la folie.

Maraboutée le jour de son mariage par sa meilleure amie jalouse (Hasna). Dans le personnage d’Hawa la folle, c’est une Léna qui a replongé dans l’enfance, avec des répliques et des mimiques innocentes, qui s’habille avec des robes larges, des foulards noués sur la tête sans maquillages, dépouillée de tous clinquants, qui a gagné la sympathie du public piqué au vif par son rôle dans «Infidèles». Un changement radical dont elle avait probablement besoin pour remettre les compteurs à zéro…

«Des Sénégalais m’avaient assimilée à mon personnage dans «Infidèles». Le rôle de Hawa est de loin celui que je préfères»

Et ce n’est rien de le dire ! Pour l’actrice elle-même, le rôle de Tyma lui a attiré beaucoup de foudre. «Mon rôle dans «Cœurs brisés» est totalement différent de celui d’«Infidèles». Dans cette dernière, le langage était vulgaire, l’habillement très sexy, les scènes osées. Des Sénégalais en sont arrivés à m’assimiler au personnage que j’incarnais.

J’ai essuyé beaucoup de critiques.

En tant que professionnelle, cela ne me faisait pas grand-chose car j’avais intégré que cela va avec la vie d’actrice. Toutefois, à un moment donné, j’étais quelque peu découragée et je voulais même laisser tomber. Non pas pour moi, mais pour mes proches qui avaient mal et n’en pouvaient plus d’entendre toutes ses insanités sur moi. Les Sénégalais ont tendance à ne pas faire la part des choses», souligne t- elle un brin amère.

Résultats des courses, son jeu avait été déprécié.

C’est du moins ce qu’elle a ressenti. «A cause des critiques qui se concentraient uniquement sur le personnage et ses travers, mon jeu est passé inaperçu. Cependant, dans «Cœurs brisés», c’est totalement différent. Je sens que c’est un rôle très apprécié. Je ne reçois que des félicitations et j’en suis ravie compte tenu de tout ce qui a précédé. Pour ma part, le rôle de Hawa est de loin, le rôle que je préfères», fait savoir Léna.

Maintenant que la magie a opéré, il faut savoir n’a pas été de tout repos.

« À Even Prod, nous sommes entourés de professionnels qui m’ont bien encadrée et accompagnée pour la réussite de ce rôle. Mais, en plus du coup de pouce de l’équipe de production, il lui a fallu un énorme travail derrière. «J’ai travaillé assez dure. Il m’arrivait parfois de répéter seule dans ma chambre jusque tard dans la nuit. Il arrive que mes sœurs m’aident aussi pour réussir certaines séquences », révèle t-elle fière.

«Ce rôle était pour nettoyer l’image malsaine que des Sénégalais ont de Léna»

Pour Ibou Guèye, directeur et scénariste « Even prod» et scénariste, le choix de Léna pour le personnage de « Hawa » dans « Cœurs brisés » est fait à dessein. La production voulait nettoyer l’image malsaine que des Sénégalais ont de Léna. «En choisissant Lena pour le Cœur brisé, je me suis dit que, cette fois ci on allait lui donner un personnage positif afin de montrer aux sénégalais que ce n’est pas Léna qui est mauvaise.

Elle a la qualité de jeu et l’audace qui font qu’à chaque fois qu’on lui donne un rôle, elle le porte bien et malheureusement, ça lui reste dans la peau», a-t- il souligné.

C’était donc voulu ! «Elle trainait l’image de la fille frivole et très sexy. Il fallait qu’on montre qu’elle pouvait jouer sur plusieurs tableaux», poursuit-il, avant d’affirmer que Léna Guèye est de loin l’une des meilleures actrices de la boite. «Léna a la force de faire fi de tout ce qui se passe autour d’elle. Quand elle est dans un rôle, elle ne lit pas les commentaires.

Elle est focus.

Elle fait ce qu’elle à faire et avance. C’est une très bonne qualité», indique le spécialiste. Ce qui lui fait dire que Léna Gueye, a brillamment réussi la transition. «Léna est particulièrement douée. Quand j’écris pour elle, je n’ai pas peur de lui donner quatre pages. Elle peut te les sortir avec les émotions. C’est d’ailleurs pourquoi ces rôles parlent aux gens.

Elle ne fouit pas les textes.

Elle s’y donne à fond». Le professionnel et fin directeur de casting enchaine, «elle est actrice jusqu’au bout des ongles. Elle se met dans la peau du personnage. C’est justement ça, le rôle d’un bon acteur. Elle est professionnelle et l’assume.

Pour passer d’un rôle trash à un rôle touchant, il faut de la qualité du jeu d’acteur et la maitrise des émotions. Un acteur complet doit savoir valser. Et Léna Guèye maitrise ces deux extrémités.» Le mot est lâché…

igfm

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