Le mandat du nouveau président élu risque d’être tumultueux. Depuis son élection, Bassirou Diomaye Diakhar Faye subit des pressions de tout bord. Le projet que le Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) avait vendu aux sénégalais est toujours en phase de finalisation.
Et les populations n’ontla patience qui sied. Pour ne pas arranger les choses, le premier ministre Ousmane Sonko a ouvert le front politique.
Les opposants au nouveau régime commencent à émerger à tous le niveaux.
Le Sénégal prend une nouvelle voie.
Et comme le dit le dicton, «Rome ne s’est pas faite en seul jour».
Pour cette alternance, il aura fallu deux révoltes populaires, en mars 2021 puis en juin 2023. Et une révolution pacifique le 24 mars 2024.
C’est ainsi que Bassirou Diomaye Faye est élu comme le cinquième président de la République avec 54% des suffrages valablement exprimés.
Une élection qui a surpris beaucoup d’observateurs de la scène politique. Mais qui confirme que le Sénégal reste un modèle démocratique malgré la tentative de révolution lancée par un opposant qui voulait devenir président par tous les moyens.
Si Bassirou Diomaye Faye est devenu président, c’est parce que les sénégalais avaient cru dur comme fer que le projet allait changer leur situation.
Deux (2) mois après la prise de pouvoir, ce n’est toujours pas le cas. Le régime de Diomaye est à la traîne sur beaucoup de questions. La diminution du coût de la vie est ce qu’on pourrait appeler une réussite. Mais c’est loin d’en être une. La baisse annoncée n’en est que de nom.
Pour de nombreux sénégalais, ce ne sont que des miettes par rapport à ce qui était augmenté du temps de l’ancien régime. Pour le pain, par exemple, le gouvernement n’a diminué que 25 FCFA. Et c’est pour réduire la qualité et le poids du pain.
Des secteurs clés n’ont toujours pas encore connu une baisse.
Les usagers des transports attendent toujours que les autorités se penchent dans ce secteur. Les jeunes attendent aussi ce changement qu’on leur avait promis. Le tissu social est en train de se fissurer dans le fin fond du Sénégal. À Médina Gounass, un conflit ethnique refait surface. Et si les autorités ne coupent pas l’herbe sous le pied, cela pourrait avoir des conséquences fâcheuses.
Cette zone pourrait être la porte d’entrée de tous les problèmes du Sénégal. D’où l’urgence de prendre le taureau par les cornes.
En prenant la parole lors d’une rencontre avec ses militants, Ousmane Sonko a ouvert le feu sur les médias accusés de « ne pas payer leur dette fiscale », les magistrats supposément « corrompus », les « auteurs de malversations financières » qui « ne seront pas pardonnés » et « la nouvelle opposition ». Des attaques qui ont eu un effet boomerang.
Les adversaires du nouveau régime ont commencé à émerger.
Ce, parce que le patriote en chef ne peut pas se défaire des habits d’opposant. Mais ses attaques tous azimuts causent des soucis au président.
Depuis son élection, Diomaye a gouverné sans opposition.
Mais il a suffi que Sonko fasse cette déclaration, pour que la riposte vienne de tout bord. Les patrons de presse refusent de céder à toute pression. « On n’a pas peur de vous, on sera là, on parlera et rien ne nous empêchera de parler.
Faites-nous payer les impôts, ne nous donnez pas de publicités, mettez-nous des bâtons dans les roues, faites ce que vous voulez. Nous sommes des sphinx, on renaît toujours de nos cendres », a déclaré la journaliste Maimouna Ndour Faye à l’endroit de Ousmane Sonko.
Une réponse qui en dit long sur le futur qui attend le nouveau régime et ses alliés.
Des opposants comme Anta Babacar Ngom et Thierno Bocoum avaient réagi à la hauteur des attaques. Mais ils ne sont plus seuls.
Bougane Gueye Dany a rejoint le groupe. Depuis un certain, il est devenu la cible des patriotes. N’ayant pas sa langue dans sa poche, Bougane a fusillé le Pastef et son leader.
«Je préfère être un voleur plutôt qu’un menteur.
Un menteur qui plus est a été jugé et condamné pour ses mensonges, donc certifié», avait-il déclaré en marge de la prière de Tabaski.
Ce cocktail risque d’exploser à tout moment sur le nouveau régime.
Ce n’est plus qu’une question de temps. Les fausses solutions ne feront que mettre en mal le président et les sénégalais. Les nouvelles autorités doivent matérialiser la rupture à tous les niveaux.
Et proposer de vraies solutions face aux vrais problèmes. Pour cela, le premier ministre devra faire sa déclaration de politique générale (DPG). Tout en se départissant de ses habitants d’opposant.
Xibaaru