S’il y’a une relation qui peut durer dans le temps c’est bien celle de Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Voilà deux (2) leaders politiques qui surfent sur la même vague. Le leader du Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) joue les muscles contre l’opposition.
Et le Président de la République se charge de faire baisser la tension. Le locataire du Palais veille ainsi sur son premier ministre.
Mais il a pris une décision qui ne sera pas sans conséquence pour son avenir politique.
Les sénégalais qui pensaient voir Ousmane Sonko a l’Assemblée nationale, ce vendredi 13 septembre, peuvent déchanter.
Non seulement le premier ministre ne sera pas au rendez-vous.
Mais le leader de Pastef ne fera pas sa Déclaration de Politique Générale (DPG), du moins pas avec cette législature. Lors d’une adresse à la nation, ce jeudi, le Président Bassirou Diomaye Faye a pris la décision de dissoudre cette assemblée qui devait écouter son PM.
Le chef de l’Etat a aussi donné les raisons qui l’ont poussé à prendre cette décision.
« En vertu du pouvoir que confère l’article 87 et après avoir consulté le Conseil constitutionnel sur la bonne date, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale sur l’opportunité, je dissous l’Assemblée nationale.
La date des élections législatives est ainsi fixée au dimanche 17 novembre 2024 », a déclaré le chef de l’Etat. Une décision qui fait grand bruit mais qui ne surprend pas.
Beaucoup d’opposants savaient que Ousmane Sonko ne serait pas à l’Assemblée.
Et que celle-ci allait être dissoute. Mais pas de cette manière. D’autant plus que Diomaye avait arrêté la date 13 septembre 2024 pour la tenue de la DPG de son PM.
Pourtant, le Premier ministre avait annoncé la couleur.
« Il n’y aura pas de motion de censure. Il y a des politiciens complètement dépassés par les événements, appuyés par leur presse. Mais je peux vous assurer qu’il n’y aura pas de motion de censure d’ici le 12 septembre et que le 12, ces gens auront autre chose à faire que d’être des députés à l’Assemblée nationale », avait juré Ousmane Sonko lorsqu’il rencontrait le personnel de la Présidence.
Désormais, Diomaye a concrétisé cette déclaration du leader du parti Pastef.
Une décision qui affecte la parole du président qui avait déjà annoncé une date pour cette DPG.
Le Président Diomaye a nargué les sénégalais qui attendaient de le voir concrétiser sa parole.
D’ailleurs, les opposants le lui ont rappelé. « Ainsi, on laisse Sonko violer impunément la constitution en ne faisant pas sa DPG, avec la complicité du Pr de tous les Sénégalais, devenu son bouclier.
Le PR sacrifie la sacralité de la parole présidentielle sur l’autel des petits combats de son guide suprême », a réagi Yoro Dia.
Candidate à la dernière élection présidentielle, Anta Babacar Ngom dénonce un « retour aux calculs politiques » et appelle à une mobilisation citoyenne pour la cohabitation politique lors des élections prévues le 17 novembre 2024.
«Le temps de la résistance a sonné : face aux reniements et forfaitures, aux règlements de comptes sur mesure, nous n’avons d’autres alternatives que de nous dresser devant ces fossoyeurs de la République», a lancé Bougane Gueye Dany. Comme quoi Diomaye a sauvé son premier ministre.
Mais sa parole en a pris un sacré coup.
Cette décision n’est pas des meilleurs surtout qu’il avait déjà arrêté une date pour que son premier ministre se présente devant la quatorzième législature. Maintenant reste à savoir comment ses adversaires vont réagir.
Diomaye peut, d’ores et déjà, se douter que cette décision aura des répercussions politiques.
Il avait pris une décision avant de changer d’avis au dernier moment. Les sénégalais prendront acte. Le 17 novembre 2024, les électeurs vont définir la direction que le pays va prendre. Reste à savoir si le régime acceptera le résultat des urnes si le même type de députés sont ramenés à l’Assemblée…
Xibaaru