La directrice exécutive du Hub aérien Aida Seck Ndiaye fait l’état des lieux du projet et dégage des perspectives
Faire du Sénégal le premier hub aérien dans la sous-Région d’ici 2035, c’est l’ambition des autorités étatiques. Pour atteindre cet objectif, l’aéroport international Blaise Daigne (Aidb) est en train de dérouler un certain nombre de programmes notamment la mise en œuvre du centre de maintenance aéronautique et de l’académie internationale des métiers de l’aviation civile. Dans cette interview accordée à Sud Quotidien, la directrice exécutive du Hub aérien Aida Seck Ndiaye a fait l’état des lieux du projet avant de dégager des perspectives.
L’aéronautique est un secteur jusque-là dominé par les hommes. Qu’est-ce que vous êtes venue faire dans le transport aérien ?
J’ai une formation en Finances, banques, assurances. J’ai eu l’opportunité de découvrir ce secteur dès le début de ma carrière car j’ai participé aux travaux de structuration du financement de l’AIBD basé sur la Redevance de Développement des Infrastructures Aéroportuaires (RDIA). A la suite de cela, j’ai travaillé au Ministère des Transports Aériens. C’est dire donc que c’est par le hasard de ma carrière mais je dois aussi dire que j’ai un profond ancrage familial dans ce secteur notamment mon père étant ingénieur aéronautique et pilote évoluant depuis plus de 30 ans dans ce secteur
Faire du Sénégal un hub aérien est un gigantesque défi. Quels sont les atouts ?
Le Sénégal dispose d’un avantage compétitif naturel qui est sa position géographique. Nous sommes la porte d’entrée en Afrique de l’Ouest. A cela s’ajoute un potentiel d’attraction fort et une marque de pays fort. Le Sénégal dispose d’un environnement touristique et culturel. Sans occulter la stabilité du pays et le climat des affaires très attractif. La production prochaine de gaz et de pétrole aura aussi pour conséquences la naissance d’un nouveau tourisme à fort pouvoir d’achat.
Certaines disent qu’on ne peut pas faire de Dakar un hub aérien sans une compagnie forte. Que répondez-vous ?
Disposer d’une compagnie aérienne forte est une composante essentielle du hub, en effet. La parfaite coordination entre la mise à niveau des infrastructures aéroportuaires et le renforcement de la compagnie aérienne est nécessaire. C’est dans ce sens que les projets phares sont définis et déroulés en collaboration entre AIBD SA et Air Sénégal.
Les projets phares de l’Aibd sont aujourd’hui le Centre de maintenance aéronautique et l’Académie Internationale des métiers de l’Aviation civile (Aimac). Où en êtes-vous ?
Ces projets suivent un niveau d’exécution satisfaisant. Les travaux préparatoires (études, conception) sont finalisés et les travaux sur site vont démarrer incessamment. La première promotion d’élèves de l’AIMAC a débuté sa formation à l’École de l’Air. C’est en effet un objet qui est mené en collaboration avec l’Armée de l’air qui a une expertise en matière de formation de pilotes et de techniciens de maintenance. Ces élèves pilotes et techniciens de maintenance constituent la première promotion de cadets pour Air Sénégal.
Vous rentrez du Canada et des États-Unis où vous étiez partie acheter du matériel volant. Quel a été le fruit de cette mission ?
Cette mission avait pour objectif de réceptionner en usine les hélicoptères au nombre de 8 qui ont été acquis par Aibd Sa dans le cadre du projet AIMAC. Ces hélicoptères de type BELL505 et Schweize S300C sont largement usités dans les centres de formation pilâtes. Une mission effectuera aussi en fin de mois la réception en usine des premiers avions DA40 et DA42 qui ont aussi été acquis dans le cadre de ce projet. Il y en aura 9 au total.
Vous dites quoi aux jeunes filles pour susciter des vocations féminines dans le domaine aéronautique ?
Je les encourage fortement à s’intéresser à ce secteur car la mise en œuvre de ce projet doit générer une forte création d’emplois. On peut déjà se féliciter que sur la première promotion de l’Aimac, il y a 3 filles parmi les 24 pilotes recrutés niveau bac+2 série scientifique, 7 filles parmi les 30 techniciens recrutés niveau bac série scientifique.
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