Au Sénégal, comme dans toute la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, la multiplication des saisies de drogues, notamment de cocaïne, inquiète tous les États du golfe de Guinée. Exemple dimanche 14 avril, lorsque plus d’une tonne de cocaïne a été saisie dans l’est du Sénégal. Alors que ces produits sont essentiellement destinés à l’exportation, notamment vers l’Europe, leur utilisation grimpe également en Afrique de l’Ouest. Les acteurs locaux s’inquiètent et appellent à plus de prévention.

Les produits qui transitent par le golfe de Guinée sont majoritairement en transit, car destinés à l’exportation, notamment vers l’Europe. Très purs, ils sont ensuite coupés pour augmenter les gains des trafiquants. Les saisies record s’enchaînent depuis plusieurs mois.

Mais la consommation de drogues dures, dont les « amphétamines et la cocaïne », ainsi que « l’héroïne et le crack », gagne l’Afrique de l’Ouest, affirme Cheikh Diop. Selon ce coordinateur du centre de sensibilisation sur les drogues, Thiaroye, dans la banlieue de Dakar, est désormais une « zone de consommation très forte » : il appelle les autorités à mettre plus de moyens dans la prévention.

« Ce qu’il faut reconnaître aussi, c’est que nous sommes une zone de consommation très forte.

Ces dernières années, on a vraiment constaté une augmentation de la consommation de drogue, notamment la consommation des amphétamines et de la cocaïne. C’est une situation qui nous inquiète particulièrement d’autant plus que ça affecte des jeunes. Les facteurs qui poussent véritablement les jeunes dans la consommation sont multiples, c’est vrai, mais la précarité sociale y joue rôle extrêmement important.

Nous sommes tout à fait inquiets parce que le centre dans lequel je travaille accueille régulièrement des jeunes.

Chaque semaine, on accueille au moins dix jeunes qui consomment. Principalement du cannabis, c’est vrai, mais il arrive qu’on y rencontre des jeunes qui consomment ces drogues-là, de la cocaïne, d’héroïne, le crack.

Donc, c’est une situation assez préoccupante, d’autant plus que les structures de prise en charge ne sont pas suffisantes pour couvrir l’ensemble des besoins. Et au niveau de la prévention, il n’y a pas énormément de moyens qui sont déployés pour prévenir la consommation de ces drogues-là. »

rfi

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