Le virus Ebola, qui a causé le premier décès en Ouganda depuis 2019, demeure, malgré l’arrivée récente de vaccins et traitements, un tueur redoutable pour l’homme, avec plus de 15.000 morts depuis 1976 en Afrique.
– D’où vient le virus? –
Le virus Ebola est identifié pour la première fois en 1976 en République démocratique du Congo (RDC, à l’époque Zaïre). Ce virus de la famille des filoviridae (filovirus) doit son nom à une rivière du nord du pays, près de laquelle la première épidémie a éclaté.
Cinq « sous-types » distincts de virus Ebola ont depuis été répertoriés: Zaïre, Soudan (qui est à l’origine du décès annoncé mardi en Ouganda), Bundibugyo, Reston et Forêt de Taï. La souche Zaïre est à l’origine de l’immense majorité des cas depuis 2014.
– Comment se transmet-il? –
Le virus circule parmi les chauve-souris mangeuses de fruits, considérées comme l’hôte naturel d’Ebola et qui ne développent pas la maladie.
D’autres mammifères comme les grands singes, les antilopes ou les porcs-épics peuvent le véhiculer puis le transmettre à l’homme.
Lors d’une épidémie, Ebola se transmet entre humains par contacts directs et étroits. Une personne saine est contaminée par les « fluides corporels » d’un malade: sang, vomissures, matières fécales…
Contrairement à la grippe, ce virus ne se transmet pas par voie aérienne. Ebola est donc moins contagieux que de nombreuses maladies virales.
Mais ce virus est redoutable en raison de son taux de mortalité très élevé: entre 40% et 70% par exemple pour les épidémies les plus récentes en RDC, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
D’après une étude publiée en 2021 dans la revue Nature, le virus pourrait rester dormant dans l’organisme de personnes survivantes, avant de se réveiller des années plus tard, et être ainsi à l’origine de nouvelle flambées.
– Quels symptômes? –
Après une période d’incubation de 2 à 21 jours, Ebola se manifeste par une brusque fièvre, avec une faiblesse intense, des douleurs musculaires et articulaires, des maux de tête et de gorge.
Ces symptômes sont suivis de vomissements, de diarrhées, d’éruptions cutanées, d’une atteinte rénale et hépatique et dans certains cas, d’hémorragies internes et externes.
Des séquelles sont fréquemment observées chez les survivants: arthrite, problèmes de vue, inflammation de l’œil et troubles auditifs.
– Quels traitements? –
Pour la première fois en août 2022, deux traitements par anticorps monoclonaux, réduisant fortement les risques de décès, ont été recommandés par l’OMS pour les personnes atteintes et les nouveau-nés des mères malades.
Plusieurs vaccins ont parallèlement été mis au point. Des campagnes de vaccinations « en anneau » consistant à vacciner les contacts des malades et les contacts des contacts, ont obtenu de bons résultats en 2021 en RDC.
En 2021, la vaccination associée à l’utilisation des deux médicaments a, par exemple, permis de freiner puis stopper la propagation du virus dans la région de Beni, au nord-est de la RDC, selon les autorités sanitaires congolaises.
Partie du sud de la Guinée en décembre 2013, l’épidémie la plus violente de l’histoire d’Ebola a frappé l’Afrique de l’Ouest jusqu’en 2016.
Elle a coûté la vie à plus de 11.300 personnes sur près de 29.000 cas enregistrés, essentiellement au Liberia, Sierra Leone et en Guinée. L’OMS a déclaré l’épidémie terminée en mars 2016.
– Nombreuses flambées épidémiques en RDC –
La RDC a connu plus d’une douzaine de flambées épidémiques depuis 1976, faisant au total plus de 3.000 morts, selon une compilation des chiffres de l’OMS.
L’épidémie d’Ebola la plus meurtrière en RDC a fait entre 2018 et 2020 près de 2.300 morts pour 3.500 personnes malades.
La toute dernière épidémie a affecté le nord-ouest de ce pays à partir d’avril 2022, fait cinq morts et été déclarée finie en juillet 2022 par l’OMS.
sciencesetavenir
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