Pour harmoniser les activités communes afin de réussir la campagne de distribution de masse de moustiquaires imprégnées, des représentants du Sénégal et de la Gambie se sont réunis à Dakar.

Le Sénégal et la Gambie se liguent pour éradiquer le paludisme d’ici à 2030. Hier, des représentants (du secteur de la santé) des deux parties ont organisé une rencontre pour discuter des modalités de distribution de Moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (Milda) dans tous les hôpitaux et postes de santé des deux pays.

Le directeur général de la Santé du Sénégal, le Pr Ousmane Cissé, a déclaré que cette collaboration est exemplaire dans la mesure où elle va permettre aux deux pays de lutter, en mutualisant leurs forces, pour éliminer un ennemi commun : le paludisme.

Il a indiqué que le Sénégal et son voisin se fixent un objectif d’éliminer la maladie d’ici à 2030.

« On va synchroniser nos efforts pour que l’ensemble des activités qui seront menées de part et d’autre de nos frontières soient faites en parfaite collaboration afin d’atteindre cet objectif commun », a-t-il fait savoir. Pour la campagne de distribution, il a rappelé qu’un mémorandum a été fait depuis 2018.

Il a soutenu aussi qu’après la signature en 2019 et en 2022, les deux pays ont distribué des Milda.

C’est cette dynamique que les acteurs de la santé du Sénégal et de la Gambie vont poursuivre durant cette année. « Cette campagne qu’on est en train de lancer aujourd’hui (Ndlr : hier), fait suite à la rencontre tenue en Gambie en décembre 2024. Donc c’est pour capitaliser notre expérience et faire mieux que 2019 et 2022 », a-t-il expliqué.

À cet effet, il a annoncé que près de 8 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticides seront distribuées dans les structures sanitaires des deux pays.

Pour une meilleure répartition, en prenant en compte le mouvement des habitants frontaliers, le directeur de la santé du Sénégal, Pr Cissé, a indiqué que la solution reste la synchronisation.

Cela veut dire que les deux pays vont commencer en même temps la distribution pour éviter que les Gambiens et Sénégalais se déplacent d’un pays à un autre vice-versa.

«Si on synchronise cette distribution, on pense que l’on peut diminuer ces problèmes», a-t-il souligné.

Dr Momodou Nyassi, directeur de la Santé de la Gambie, a trouvé cette collaboration importante pour lutter contre le paludisme. «Notre objectif global, c’est d’éliminer la maladie en 2030.

Ce qui est sûr, c’est que sans une collaboration avec le Sénégal, mon pays ne peut pas atteindre cet objectif de l’élimination de cette maladie en 2030. Le Sénégal aussi ne pourra pas le faire seul. Voilà pourquoi, il est important de travailler en parfaite collaboration pour lutter contre le paludisme», a exposé Dr Nyassi.

« 40 districts sanitaires sur les 79 sont en phase de pré-élimination »

Le paludisme continue de tuer au Sénégal. En marge de la rencontre entre les acteurs de la santé du Sénégal et ceux de la Gambie, l’ancien coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme, Dr Doudou Sène, a révélé que le pays enregistre en moyenne entre 300 000 et 400 000 cas de paludisme par an avec environ en moyenne entre 300 et 400 décès.

Toutefois, il a souligné que le département de la santé a traversé une crise sociale avec une rétention des données sanitaires qui faisait qu’il était difficile d’avoir un aperçu clair actuel du paludisme.

Cependant, il a informé qu’aujourd’hui plus de 40 districts sanitaires sur les 79 que compte le Sénégal sont en phase de pré -élimination de cette maladie. Cela veut dire que dans ces districts, le nombre de cas pour 1000 habitants est inférieure à 5. «

Quand on prend le nord du Sénégal, allant de Saint-Louis à Matam en passant par Louga, une partie de Thiès et de Fatick, pratiquement tous ces districts sont en phase de pré élimination », a-t-il fait savoir.

Il a ajouté « qu’au centre du Sénégal, notamment dans les régions de Kaolack, Kaffrine et une partie des régions de Diourbel et de Fatick, nous sommes à une incidence qui tourne entre 10 et 15/1000 habitants », a-t-il renseigné. Mais la partie est loin d’être remportée dans la partie Sud et Est du Sénégal.

Selon lui, le grand challenge est dans cette zone où il y a des incidences qui peuvent aller jusqu’à 700/1000 habitants, notamment dans le district sanitaire de Saraya (région de Kédougou). Il a informé que lorsque l’incidence dépasse 25/1000 habitants, on parle de zone de contrôle ou zone rouge.

lesoleil

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