Après le Saes, le Sudes/Esea fustige la cession d’une partie du foncier de l’ex-Enea à un promoteur privé. Le Mesri avait déjà annoncé que le patrimoine des universités reste inaliénable.

La sortie du ministre de l’Enseignement supérieur, concernant la sauvegarde du patrimoine foncier de l’Ecole supérieure de l’économie appliquée (Esea), n’a pas rassuré Dr Falilou Ba, responsable du Sudes/Esea.

Dans un document, le syndicaliste dénonce la spoliation foncière de cette école depuis des années. Selon Dr Ba, «objet de toutes les convoitises depuis toujours de la part d’institutions étatiques, d’organismes privés, de loups fonciers véreux, le patrimoine foncier de l’Esea aiguise les appétits et il est convoité de toute part». A l’en croire, «l’Esea s’est vu spolier très facilement 101 mille 415,08 m2 de son patrimoine foncier». Pour le syndicaliste, la goutte d’eau de trop, ce sont les «9000 m2 de plus qui devraient être encore spoliés de cette assiette foncière, pour être cédés à un homme d’affaires».

Dans son document, M. Ba a accusé les autorités : «Depuis quelques années, il est régulièrement squatté, grignoté, amputé, sans consultation des agents de l’Esea et avec la complicité ou le silence coupable des autorités étatiques et universitaires.» Cette fois-ci, les syndicalistes ne comptent pas laisser passer «cette forfaiture». Et Dr Falilou Ba d’avertir : «On ne bradera pas l’enseignement supérieur du pays en passant par l’Esea.» Et d’expliquer : «Car si ce tripatouillage foncier passe, il va sonner le glas de la mort pédagogique et sociale de l’Esea. En effet, si cette forfaiture venait à être légalisée, alors aux oubliettes les projets ambitieux de passage à l’échelle des offres de formation sur lesquelles travaillent l’institution pour participer davantage à l’effort d’absorption des flux de bacheliers annuels, répondre à la forte demande de formation continue des professionnels. Ce qui nécessite des salles de classe et des amphithéâtres d’accueil.»

Il en est de même, d’après le syndicaliste, «des projets de construction de médiathèque moderne, de bureaux d’accueil et d’orientation, de local pour la Fondation Mamadou Dia dans l’enceinte de l’Esea». «Si cette forfaiture venait à être légalisée, alors aux calendes grecques la construction d’un poste médical à fort potentiel d’accueil et d’hospitalisation au sein de l’établissement, de salles de sport fonctionnelles, d’une salle d’évènements de grande capacité», a-t-il averti.

Déterminé dans cette lutte, Dr Falilou Ba soutient que «pour ne pas trahir l’histoire de l’Esea et pour ne pas laisser le legs du Président Dia, toute la communauté universitaire et toute la famille d’Esea sont unies dans ce combat pour que cette mise à mort programmée de l’institution par asphyxie foncière n’aboutisse pas».
lequotidien

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