Le son, ça le connait, lui le surnommé Général des Beatmaker, l’usineur des sonorités qui font les artistes sénégalais et font bouger les mélomanes. Ingénieux ingénieur du son, Karabalik est ce qui se fait de mieux en matière. Et il se prête aux questions de Rewmi….
QUE DIRIEZ-VOUS DE VOUS ?
Karabalik Beatz, je suis artiste, compositeur, beatmaker, ingénieur de son et l’on me surnomme le général des beatmaker.
NOS LECTEURS SERAIENT CURIEUX DE CONNAITRE L’HISTOIRE QUI SE CACHE DERRIERE VOTRE NOM D’ARTISTE…
Je me nomme Cheikh Ahmadou Kara Diouf à l’état civil et mes proches m’appellent Kara. Pour la petite histoire depuis tout petit, une connaissance de mon quartier avait pour habitude de m’appeler karabalik, les autres ont suivi.
Et quand je me suis lancé dans le beatmaking je me suis dit pourquoi pas conserver l’appellation et c’est comme ça que je me suis attribué ce nom d’artiste.
Sans trop me vanter je trouve que c’est assez original comme nom d’artiste (dit- il avant de répéter à tue tête karabalik beatz sourire au coin des lèvres). Karabalik beatz !
COMMENT VOUS EST VENUE L’IDEE DE CREER DES BEATS ?
Je fus d’abord artiste avant de me lancer ! Avec mon cousin (faisant allusion à Bm Jaay ) nous avions à l’époque formé un groupe de rap. Après 2 ans de compagnonnage, il a décidé d’entamer sa carrière solo.
Et à côté, il y avait moi, intéressé par tout ce qui touche aux beats et c’est de là que j’ai commencé à faire ses beats à lui, ses prises de voix, ses mixages. C’était ma façon à moi de lui faciliter la tâche surtout qu’il était pétri de talent. Et c’est comme ça que ça c’est fait !
COMMENT DECRIRIEZ-VOUS VOTRE UNIVERS ARTISTIQUE ?
Après deux années d’apprentissage sur le tas, je me suis plus focalisé sur la façon dont les Américains faisaient leurs beats. Et il faut dire que ça m’a beaucoup servi, aujourd’hui j’ai trouvé mon identité c’est-à-dire le style qui me correspond le mieux de sorte que je n’ai pas besoin de mettre ma signature pour que l’on sache que je suis l’auteur du beat.
L’idée c’était d’apporter cette nouvelle touche tout en gardant cette sonorité africaine (locale) tout en utilisant les instruments typiques de chez nous. J’ai voulu en quelque sorte me démarquer des autres beatmakers et d’ailleurs sans trop paraître arrogant, cela se sent dans mes productions.
Ce fut deux années de travail acharné, des nuits blanches pour en arriver là. Je suis à l’aise dans un peu tous les styles et ma musique est très entraînante.
SELON VOUS QUELLES SONT LES QUALITES D’UN BON BEATMAKER?
La qualité première d’un beatmaker c’est d’être ingénieux. Il ne s’agit pas tout simplement de faire des productions mais dans ce métier il faut savoir persévérer, être curieux de tout, toujours être à la page et surtout aller de l’avant, s’améliorer, quitter un point pour un autre par exemple.
Toujours faire des recherches, ne pas seulement se suffire à ce que l’on sait déjà faire. Il faut bosser très dur. Être beatmaker aussi demande beaucoup de créativité. L’idée c’est d’apporter sa touche personnelle, se démarquer des autres.
Toujours à la recherche de nouvelles sonorités. Croire en soi, se fixer des objectifs, une trajectoire.
KARABALIK C’EST AUSSI BEAUCOUP DE CASQUETTES : INGENIEUR DE SONS, BEATMAKER, PRODUCTEUR…. COMMENT VOUS EN SORTEZ-VOUS ?
Ce n’est pas si compliqué que ça ! D’ailleurs, cela fait un long moment que j’allie tout ça. Mis à part les appellations qui différent c’est un peu la même chose. Ça demande juste de l’inspiration, de la composition, savoir arranger, faire en sorte d’avoir une bonne qualité de son, savoir vendre sa musique entre autres paramètres. Faut savoir que je suis un passionné et à vrai dire je ne fais même pas attention au temps que ça me prend pour produire tout ceci.
COMMENT VOUS VOUS Y PRENEZ POUR VOS CREATIONS ? EST-CE PAR ENVIE, UN METIER OU IL NECESSITE BEAUCOUP DE RECHERCHE POUR ETRE A LA PAGE ?
Il arrive que ça soit par envie mais tout de même cela nécessite beaucoup de recherches. Plus on travaille, plus on fait des recherches, plus on en apprend des choses. Toujours se renseigner sur les nouvelles tendances, créations.
Il m’arrive de me poser et d’être soudainement inspiré tout comme il peut arriver des jours où on est carrément à court d’idées, d’inspirations. Et vu que j’en ai fait mon métier, il me faut toujours m’y mettre.
PARMI LES NOMBREUX STYLES DE MUSIQUE AUXQUELS VOUS VOUS ESSAYEZ EN TANT QUE BEATMAKER, LEQUEL VOUS PARLE LE PLUS ?
Ils me parlent tous ! Je fais un peu de tout ( mbalax, afro dancehall, afrobeat ) bien que je sois plus connu dans le style rap. Après je n’aimerai pas que l’on me catégorise uniquement dans ce style je suis polyvalent.
D’ailleurs c’est la raison pour laquelle j’ai intitulé mon album GENERAL KARA c’était une façon pour moi de « généraliser » un peu tout mon savoir-faire dans ce projet.
C’est aussi une invite aux artistes de tout style musical confondu, univers, qui voudraient travailler avec moi pour venir le faire. » neu nek music,nekheu deglou rek , mangui thi biir «
PARLANT STYLE DE MUSIQUE, QUE PENSEZ-VOUS DE CETTE NOUVELLE TENDANCE DITE AFRO-MBALAKH ?
C’est un style de musique pas mal, je constate que nos artistes s’y retrouvent, de plus ça marche plutôt bien. Mais je dois avouer qu’au début, j’étais assez sceptique en ce qui concerne cette nouvelle tendance et je me posais pas mal de questions.
Je voyais plus quelque chose de plus original, plus recherché qui aurait amené une touche nouvelle et surtout avec une autre appellation.
Au final ça été bien accueilli et apparemment c’est tellement bien apprécié des sénégalais au point que les rappeurs s’y mettent. Mais le plus important c’est que tout artiste a le droit de faire ce qui lui plait sans se laisser influencer par qui que ce soit.
QUEL SENTIMENT VOUS A ANIME LORSQUE VOUS AVEZ ETE NOMME MEILLEUR PRODUCTEUR MUSICAL DE L’ANNEE 2022 ?
C’est toujours un honneur d’être récompensé pour son travail. Faut savoir que depuis le début de ma carrière je n’ai jamais été de moi-même été me présenter à un évènement, un concours pour une quelconque nomination que ce soit.
Je ne bosse pas pour en retour attendre un trophée, c’est avant tout une passion. Après je ne peux être qu’heureux, très fier que les gens reconnaissent mon travail ou encore mon savoir-faire.
DES PROJETS ?
Oui énormément ! Je me suis fixé 3 objectifs cette année : la sortie de mon album GENERAL KARA, plus deux autres EP (toujours en cours). Et quelques collaborations en vue à l’international.
rewmi