En juin dernier, l’Inserm a publié une expertise collective sur le thème « Pesticides et santé ». Cette analyse s’appuie sur plus de 5 300 études analysées par un groupe d’experts pluridisciplinaire. Elle appelle à une meilleure protection des populations les plus à risque.

Les agriculteurs sont les premiers concernés par ces risques. Quels sont-ils précisément ?

L’expertise collective confirme qu’il existe une présomption forte de lien entre l’exposition professionnelle aux pesticides et sept pathologies : le myélome multiple (un cancer du sang), le cancer de la prostate, la maladie de Parkinson, les troubles cognitifs, les lymphomes non hodgkiniens (un autre cancer du sang), la bronchopneumopathie chronique obstructive et la bronchite chronique.

Des liens sont suspectés pour d’autres maladies, mais les preuves sont moins fortes. Il s’agit notamment de la maladie d’Alzheimer, des troubles anxiodépressifs, de certains cancers touchant notamment la vessie ou le rein, de l’asthme et des sifflements respiratoires, et enfin des pathologies de la thyroïde.

Quels sont les risques lorsque l’exposition aux pesticides a lieu in utero ou durant la petite enfance ?

Là aussi, il existe de nombreuses études, notamment de type épidémiologique, qui permettent de conclure à une présomption forte de lien entre une exposition in utero ou durant l’enfance et le risque de certains cancers, notamment les leucémies et les tumeurs du système nerveux central, qui sont les cancers pédiatriques les plus fréquents.

Par ailleurs, un certain nombre d’études suggèrent que l’exposition à certains insecticides augmente le risque de troubles du comportement et d’altération des capacités motrices, cognitives et des fonctions sensorielles de l’enfant.

Qu’en est-il pour les personnes habitant à proximité de zones agricoles ?

Il est beaucoup plus difficile de déterminer un niveau de risque avec de fortes preuves. En effet, ces personnes peuvent être contaminées par des substances répandues sur les cultures, mais ce niveau de contamination est beaucoup plus difficile à évaluer précisément.

On suspecte cependant un lien entre l’exposition des riverains des terres agricoles et la maladie de Parkinson. De la même façon, certains comportements évoquant un trouble du spectre autistique chez l’enfant pourraient être liés à la proximité résidentielle à des zones d’épandage de pesticides (moins de 1,5 km).

frm

Part.
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