Prendre un Commissaire de police, qu’il soit ancien ou pas, l’envoyer en prison, auprès des personnes qu’il a arrêtées, n’est-ce pas mettre sa vie en danger ? Nous avons remarqué dans le passé, en Afrique, en Europe ou en Amérique, que les policiers sont la cible des malfrats lorsqu’ils sont en prison.

Parce-que ce sont eux qui ont conduit ces malfrats en prison. Envoyer l’ancien Commissaire Cheikhna Cheikh Sadibou Keïta en prison est un gros danger tant pour lui que pour le nouveau régime qui cherche ses marques.

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L’ancien Commissaire de police, Cheikhna Cheikh Sadibou Keïta

Cheikhna Cheikh Sadibou Keïta, plus connu sous le nom de commissaire Keïta, a été placé en garde à vue depuis vendredi dans les locaux de la Division des Investigations Criminelles (Dic).

Selon une partie de la presse, son arrestation fait suite à des propos jugés « outrageants à l’égard du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et du Premier ministre, Ousmane Sonko ».

Ainsi, il sera déféré devant le parquet lundi 9 septembre, sauf changement de programme.

Il risque le mandat de dépôt pour uniquement des délits d’opinion.

Face aux enquêteurs, le commissaire Cheikhna Keita soutenait avoir «commenté» des publications qui seraient diffusées sur les réseaux sociaux. Le parquet avait demandé que le dossier lui soit transmis sous forme de renseignement pour l’étudier. In fine, l’ancien Commissaire de Police, qui est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, fait l’objet d’un retour de parquet.

Les 28 et 29 août dernier, l’ancien patron de l’Ocrtis, très critique contre le régime, avait été interrogé à deux reprises à la DIC après avoir fait état d’une supposée bagarre au Palais entre le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko.

Mais envoyer Cheikhouna Keïta en prison n’est pas sans risque. C’est un ancien commissaire de Police.

Il a eu à diriger l’OCRTIS (Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants). Dans sa riche carrière, il a envoyé beaucoup de trafiquants derrière les barreaux. Certains purgent sûrement de très longues peines de prison. L’y envoyer pourrait mettre sa vie en danger.

Mais aussi serait un gros risque d’insécurité pour lui. Surtout qu’il avait révélé un trafic présumé de drogue au sein de la Police.

Il serait plus judicieux pour les nouvelles autorités de ne pas suivre cette voie.

Loin l’idée de défendre ses prises de position, mais comme l’a si bien rappelé Seydi Gassama, «les peines de prison pour les délits de diffamation, offense au Chef de l’État, outrage, etc., doivent être supprimées comme recommandé par les mécanismes régionaux et internationaux des droits humains».

Ce d’autant plus que le parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) a toujours été contre les condamnations pour les délits d’opinion.

Leur arrivée au pouvoir doit marquer la rupture tant attendue.

En envoyant Cheikhna Keïta en prison, le nouveau régime pourrait ouvrir une brèche dangereuse pour le Sénégal. Notre pays n’est pas habitué à voir des hommes qui ont servi la nation être envoyés en prison.

Même s’il le faut, il faudrait au moins que cela soit pour des délits qui en valent la peine. Le régime peut bien faire face à ses adversaires.

Mais il ne devrait pas se rabaisser au point d’user de la voie judiciaire pour neutraliser leurs opposants !

Les sénégalais placent beaucoup d’espoir sur le nouveau président de la République. Avec la nomination du Garde des Sceaux et ministre de la Justice, Ousmane Diagne, les sénégalais attendent de profonds changements dans la manière dont marche le système judiciaire.

La politisation de la justice doit prendre fin avec le régime dirigé par le président du Bassirou Diomaye Diakhar Faye. C’est l’une des raisons pour lesquelles 54% des électeurs placent tout espoir en eux.

xibaaru

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