Pendant un mois, des artistes sénégalais, Aissa Dione, Mbaye Babacar Diouf, Bibi Seck, Ousmane Ba, Amy Diack, Seydina Issa Sow, et le Malien Aboubakar Fofana, ont exposé leurs œuvres à la résidence de l’ambassadeur du japon au Sénégal. «Artistes aux savoir-faire japonais -Techniques artisanales et élévation spirituelle» s’appesantit sur les similitudes entre les cultures japonaises et africaines.

Pendant un mois, la résidence de l’ambassadeur du Japon au Sénégal a accueilli une exposition d’œuvres d’art réalisées par des artistes sénégalais et un Malien. Sous le thè­me : «Artistes aux savoirs faire japonais- Techniques artisanales et élévation spirituelle», l’exposition installe un pont entre les cultures japonaises et africaines.

La designer textile Aissa Dione présente des pièces de textile, des poufs, des paravents, le tout avec un mélange de styles.

Aissa Dione, qui travaille depuis 2016 avec une maison de textile japonaise, présente un kimono traditionnel fait de coton bio et teint à la boue. En guise d’obi, elle propose un tissu qui rappelle le pagne tissé des Njago. Sur des poufs, des coussins ou des couvertures, Aissa Dione explore ces techniques de fabrication et de teinture qui sont à la croisée de l’artisanat traditionnel des deux pays.

Tout comme elle, Bibi Seck, le designer sénégalais, réussit une parfaite jonction avec l’artisanat traditionnel japonais.

Le fauteuil qu’il présente est recouvert d’un tatami japonais, le Kyo-tatami. «Une amie, Yayoy Takita, avait ramené du Japon deux tatamis réalisés de manière traditionnelle et cherchait une solution pour pouvoir les utiliser au Sénégal. Ces tatamis avaient une dimension de 1m sur 1m. Il a donc fallu concevoir une espèce de fauteuil pour recevoir ce tatami.»

Le résultat est un fauteuil assez bas et large, sur lequel le tatami en paille de riz et herbe de jonc trône. «Aussi bien dans la culture japonaise que sénégalaise, on vit plus près du sol qu’en hauteur», constate le designer.

Sur les murs du salon de la résidence de l’ambassadeur du Japon au Sénégal, le pinceau de l’artiste Mbaye Babacar Diouf réussit une parfaite osmose des paysages.

Sur une des 5 toiles qu’il présente, une case et une pagode se font face. Sur les autres toiles, l’artiste travaille plusieurs questions, mais l’homme est au cœur de son œuvre. «J’ai surtout abordé les thématiques de l’humain, du partage, de l’harmonie sociale et de l’aspiration vers un idéal de vie et de paix», dit-il.

La lutte est un élément fondamental de l’identité sénégalaise. Et dans cette exposition, Ousmane Ba, un artiste sénégalais qui vit à Tokyo depuis 5 ans pour apprendre des techniques picturales, présente trois œuvres. Combattants saisit le moment où deux lutteurs s’engagent dans un corps-à-corps.

L’artiste utilise des techniques japonaises, celle de l’Awa-washi, un artisanat japonais de papier fait main, le Sumi, qui est une encre, et le Iwo-énogou, des pigments minéraux naturels. «Il était important pour moi de parler de nos traditions avec leurs techniques», souligne-t-il.

Seydina Issa Sow et Amy Diack utilisent des techniques tirées des mangas.

«Je me suis inspirée de l’art de la danse et du maquillage à travers le simb et le kabuki. Le kabuki, c’est aussi un art qui utilise du maquillage et de la danse pour raconter des histoires du passé comme le simb», explique celle qui se donne le nom d’artiste de Amy Bidew. Sur sa toile, un personnage japonais est au premier plan et un simb sénégalais derrière dans un paysage de baobabs et de cerisiers en fleurs.

«Bien que l’échange des savoir-faire artistiques et culturels entre le Japon et l’Afrique reste encore limité, nous croyons toutefois à son grand potentiel pour la promotion de la culture japonaise et pour la connaissance mutuelle, car les savoir-faire traditionnels et les techniques artisanales constituent une des bases de l’histoire et de la culture d’un pays et d’un monde universel», déclare Izawa Osamu, l’ambassadeur du Japon, dans la brochure de l’exposition.

Aissa Dione, Mbaye Babacar Diouf, Bibi Seck, Ousmane Ba, Amy Diack, Seydina Issa Sow et Aboubakar Fofana montrent déjà la voie à suivre.

lequotidien

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