Si vous avez un ado à la maison, vous n’avez probablement pas pu passer à côté de Ten Ten, une application talkie-walkie qui permet aux utilisateurs de s’envoyer des messages vocaux… et de les écouter même quand le smartphone est verrouillé.

L’idée est amusante mais la viralité de l’app peut poser des problèmes de confidentialité et encourager le harcèlement, selon le ministère de l’Intérieur. Des craintes à relativiser.

Lancé il y a un an environ sur iOS et disponible sur Android depuis quelques semaines, Ten Ten connait actuellement son heure de gloire grâce à TikTok : c’est l’app vedette des influenceurs, ce qui pousse bon nombre de jeunes utilisateurs à la télécharger. Le principe est redoutablement simple : c’est la version modernisée du talkie-walkie ! On peut s’envoyer des messages audio qui seront lus, même quand le smartphone est en veille.

Ten Ten est soumis au RGPD européen

Ten Ten, dont le nom s’inspire du code « 10-10 » bien connu des cibistes (il signifie « Transmission Completed, Standing By »), caracole en tête des classements de l’App Store et du Play Store : 1 million de téléchargements rien qu’en France, 6 millions dans le monde selon Sensor Tower.

Et comme souvent quand il s’agit d’une tendance virale chez les ados, l’inquiétude pointe chez les parents : est-ce que Ten Ten est dangereux ?

« Il n’y a rien de dangereux avec Ten Ten ! », s’insurge Jule Comar, cofondateur et patron de l’app.

« La rumeur a couru que nous étions une application chinoise à cause du nom “ten ten” et on nous a accusé d’espionnage et de vol de données », déplore-t-il auprès de TechCrunch.

L’application est pourtant française et soumise au règlement européen sur la protection des données. La politique de confidentialité de Ten Ten est très claire : les conversations sont éphémères et elles ne sont ni écoutées par des tiers, ni stockées.

Les données ne sont pas non plus vendues au plus offrant.

À l’heure actuelle, le modèle économique de Ten Ten est inexistant, mais Jule Comar indique que les idées ne manquent pas pour rentabiliser les utilisateurs.

Le succès de l’app ne manquera pas d’attirer les investisseurs en quête de nouvelles idées… et aussi les autorités. Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur, met en garde contre de « sérieux dangers pour la vie privée et la sécurité en ligne».

Après avoir rappelé que l’application collectait des données personnelles, comme les contacts, noms et numéros de téléphone, la porte-parole prévient du risque de harcèlement et d’intrusion dans la vie privée.

Camille Chaize s’inquiète aussi du partage de pseudonymes sur les réseaux sociaux, ce qui peut inciter des inconnus à discuter avec les jeunes.

Des « dangers » à relativiser tout de même, car au bout du compte ces risques sont similaires à ceux qu’encourt tout utilisateur de réseaux sociaux.

Quant à la collecte de données, elle reste assez basique et l’app est de toute manière soumise au RGPD. Sur Reddit, des professeurs partageant leurs expériences de Ten Ten en classe indiquent que pour le moment, l’application ne provoque pas de perturbations significatives pendant les cours. Il suffit en fait de passer le téléphone en mode « Ne pas déranger » ou carrément en mode avion.

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