40 ans, ça se fête ! Dakar, à l’instar des grandes capitales de ce monde, a joué sa partition ce 21 juin en célébrant avec faste la fête de la Musique. 3 concerts ont été organisés. Mais c’est à la mairie qu’il fallait être pour vibrer ! Aïda Sock a assuré le voyage en Jamaïque et Baobab, le retour au passé.
Tout morceau a une fin. Mais, est-ce une bonne raison pour détester la musique ? Cette interrogation devient encore plus absurde à la fin du concert que la mairie de Dakar a organisé sur le parvis de l’Hôtel de ville pour jouer sa partition à l’occasion des 40 ans de la fête de la Musique. L’orchestra Baobab était à l’affiche. Un nom qui, dans l’ordre naturel des choses, aurait suffi à remplir la plus grande salle de spectacle du Sénégal. Mais avec une météo incertaine, seuls les amateurs de bonne musique ont jugé nécessaire de faire le déplacement.
Ils étaient ainsi une poignée de mélomanes à braver les fines gouttes d’eau du ciel pour écouter dans un premier temps les jeunes talents. Après cette récréation, c’est au tour de Aïda Sock de confirmer sa réputation. En tenue traditionnelle, telle une «Signare», la jeune sénégalaise n’a fredonné que 4 morceaux qui ont été suffisants pour entendre Asa, la star nigériane, et feue Amy Winehouse. Sur des rythmes dont elle a le secret, Aïda amène le public dans un voyage sonore. Qui part du Sud du Sénégal pour atterrir en Jamaïque. Elle décline des textes de Bob Marley sur fond sonore de Alsama day de Youssou Ndour. Expliqué par des moments, cette situation parait inaudible.
Mais c’est tout à fait le contraire ! Agréable, cet intermède musical l’est. Le reste se passe de commentaires. Dommage qu’elle n’ait fait que 30 petites minutes de spectacle. La composition musicale si agréable paraît facile. Ça doit être ça le talent : cette facilité à mélanger les genres sans s’emmêler les notes.
Après ce voyage, l’Orchestra Baobab est appelé sur scène. Quelques minutes se sont égrenées au moment où les techniciens s’attelaient à préparer l’arrivée de Baobab sur la scène. Le répertoire du groupe mythique, ayant fait des décennies, n’a pas pris de ride. Les tubes les plus célèbres du groupe entonnés sur scène ont eu le mérite de réveiller le public. Le concert est vite transformé en une soirée sénégalaise. Après ce retour dans le passé, il est tout à fait légitime de s’interroger sur la «mbalakhirisation» à outrance de la musique du Sénégal tant le talent et l’expertise sont là pour proposer autre chose.
C’était l’un des 3 concerts organisés dans le département de Dakar pour célébrer la fête de la Musique. Si le Centre culturel Blaise Senghor avait respecté le timing en baissant les rideaux à 22 heures, le plateau installé sur le rond-point El Hadji Mansour Mbaye a prolongé le spectacle en faisant la part belle aux jeunes talents.
lequotidien
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