La directrice générale de de la Banque islamique du Sénégal (Bis) a souligné l’importance de développer la finance islamique indiquant qu’elle contribue, in fine, au développement économique et au progrès social des communautés. La Bis a déjà décaissé 27 milliards de francs Cfa pour financer des projets dans le secteur agricole.
15% ! C’est le pourcentage de la population de l’Afrique de l’Ouest qui souffre de sous-alimentation chronique.
La directrice générale de la Banque islamique du Sénégal qui donne ce pourcentage précise que cela signifie que 15 personnes sur 100 ne reçoivent pas suffisamment de calories et de nutriments essentiels pour mener une vie saine et décente.
Aminata Faye Seck qui s’exprimait le mardi 21 mai 2024 lors de la neuvième édition du forum international sur la finance islamique en Afrique de l’Ouest organisée par l’Institut africain de finance islamique, a mis en exergue le pourcentage 50%, « un autre chiffre qui dit la même réalité ».
En effet, explique-t-elle, plus de 50 millions de personnes, soit une personne sur 10 dans la sous-région, auront des difficultés pour accéder à une alimentation suffisante et nutritive pendant la période de soudure, c’est-à-dire, un intervalle entre deux récoltes (juin et août 2024).
La directrice générale de la Bis soutient, par conséquent, que ces chiffres illustrent, éloquemment la pertinence du thème de cette 9eme édition du forum international sur la finance islamique en Afrique de l’Ouest.
Le thème de cette neuvième édition est : « Finance islamique et souveraineté alimentaire : opportunités de financement pour les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de l’agro-industrie ».
Le combat pour la sécurité alimentaire et la souveraineté alimentaire représente pour l’Afrique au Sud du Sahara un enjeu fort et pressant, soutient la patronne de la Bis.
Qui rappelle que les nouvelles autorités du Sénégal ont si bien intégré cet enjeu que la tutelle gouvernementale en charge de la problématique alimentaire est désormais dénommée ministre de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage.
Aminata Faye Seck déclare dans la foulée que le financement de la souveraineté alimentaire étant une ardente obligation, la finance islamique constitue un puissant levier à actionner.
En effet, dit-elle, là où la finance conventionnelle va couvrir ses risques et incertitudes par une exigence plus forte de profit, la finance islamique va opposer son approche participative et non spéculative qui repose sur l’éthique.
A l’en croire, soutenir vigoureusement le secteur primaire requiert des investissements massifs en préparation des sols, en sécurisation des sources d’approvisionnement en eau et énergie, mécanisation, capacité de stockage et de transport etc.
Par essence, elle soutient que les intervenants de la finance islamique sont des acteurs engagés et vertueux.
Ils accordent la primauté au sens contre le profit, explique-t-elle.
Elle confie aussi les investissements pour gérer durablement et transformer localement les produits agricoles, forestiers, d’élevage et halieutiques entrent naturellement dans le champ de la finance islamique, parce qu’elle contribue in fine au développement économique et au progrès social des communautés.
Pour cette raison, elle rappelle que la Banque islamique du Sénégal (Bis) a mis en place une enveloppe destinée à financer les projets dans le secteur agricole.
« A ce jour, les décaissements s’élèvent à 27 milliards de francs Cfa, concrétisant ainsi l’engagement de la Bis pour la conquête de la souveraineté alimentaire », fait-elle valoir.
Elle rassure enfin en soulignant que la Bis, pionnière de la finance islamique depuis plus de quarante (40) ans, prendra toute sa place à côté des autorités gouvernementales et des acteurs du développement afin de d’assurer pleinement son rôle dans le bien-être des populations.
Actu-Economie