La Chine deuxième puissance économique du monde, deuxième puissance démographique de la planète, en quête d’une affirmation géostratégique mondiale bouscule toute la hiérarchie de la coopération financière nord – sud avec sa décision d’allouer 50 milliards de dollars US – 30 000 milliards Fcfa – à l’Afrique d’ici à 2027 .

Une manne financière exceptionnelle sous forme de prêts et d’emprunts à des taux concessionnels pour 49 pays du continent dont le Sénégal.

La chine mise gros sur le continent, il est vrai sa quête de matières premières, de consommateurs pour ses produits finis ou semi- finis, d’opportunités pour ses entreprises ; et bien sur son rayonnement international sont autant de motivations pour le géant asiatique par ailleurs co – fondateur des BRICS.

L’Afrique est au cœur de la balance commerciale du premier exportateur mondial : La Chine est déjà le premier partenaire commercial du continent africain, avec 170 milliards de dollars d’échanges au premier semestre 2024, selon les statistiques officielles du commerce extérieur de la Chine. Notre continent, il est vrai, constitue son réservoir des matières premières pour conforter sa place de fournisseur de métaux rares pour les technologies de pointe dont les batteries électriques et le micro- processeur.

C’est 60 milliards de dollars annuels d’exportations de l’Afrique en direction de la chine principalement de matières brutes et produits primaires.

Pékin est devenu le 1er créancier du continent. Le total des prêts accordés à 49 pays africains et institutions régionales dépasse 200 milliards US soit 20 % de l’endettement bilatéral et multilatéral – public – de tout le continent. L’empreinte des capitaux chinois est partout à travers le continent notamment sur les infrastructures de mobilité : route et autoroute, train, pont etc…

La Chine insiste sur les corridors pour étendre ses échanges avec le continent afin de les porter à 300 milliards de dollars vers 2035.

Le pétrole et surtout le gaz en Afrique vont jouer dans les années à venir un rôle prépondérant dans ce partenariat sino- africain pour créer de nouvelles routes qui vont assurer la sécurité énergétique face aux embargos américains sur la Russie et l’Iran. Les réserves de gaz d’Algérie,de l’Egypte, du Mozambique et du Sénégal , leur montée en puissance dans le GNL mondial fait de ces pays africains des fournisseurs presque incontournables pour le BRICS dont l’Inde et d’autres pays asiatiques dans le giron chinois.

L’Afrique et Pékin ont cependant tout intérêt à clarifier les termes souvent peu transparents des accords économiques et financiers pour éviter au continent un autre piège de la dette, piège dans lequel le continent est déjà enfoncé avec les pays du Nord sous l’égide de Bretton Woods.

Africains et chinois doivent convenir d’un new deal de la dette et de l’endettement sous le sceau de la soutenabilité et de la transparence..

Moustapha DIAKHATE
Ex Cons Special PM
Expert et Consultant Infrast et Energie

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