Pape Thiaw ? Omar Daf ? Habib Beye ? Un étranger ? Le flou autour de la succession d’Aliou Cissé à la tête de l’Equipe Nationale du Sénégal s’est pratiquement dissipé à l’issue de la réunion du comité de la FSF sur les deux derniers jours. Et l’intérimaire d’octobre à novembre tient la corde.
Depuis l’éviction d’Aliou Cissé à la tête de l’Equipe Nationale du Sénégal au début du mois d’octobre dernier, son successeur n’est pas encore connu, mais on est plus vraiment très loin d’être fixés. Après deux jours de réunion du Comité exécutif de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), le président Augustin Senghor se laisse un délai de quelques jours avant, sans doute, l’officialisation du nom du futur sélectionneur principal.
Cela parce que l’État et son Ministère des Sports doivent approuver le choix provenant de l’instance dirigeante du football sénégalais.
Un sélectionneur étranger ? Pas question
Dans son histoire, l’Equipe Nationale du Sénégal a très souvent été guidée par un technicien étranger. Jules Vandooren, Otto Pfister, Claude Le Roy, Bruno Metsu… Mais depuis l’épopée d’Aliou Cissé, dont l’expérience sur le banc des Lions n’a rien à envier à celle, notamment, de son prédécesseur Alain Giresse, et au regard du potentiel d’entraîneurs locaux, la FSF n’en a qu’à faire des « sorciers blancs ».
Dans le dossier de la succession d’El Tactico, il paraît donc impossible que le président de la Fédération opte pour un sélectionneur qui ne serait pas Sénégalais.
Daf sous-contrat… Bèye priorité club ?
Ces derniers mois, le nom d’Omar Daf a régulièrement été cité pour prendre les rênes de l’Equipe Nationale du Sénégal. À 47 ans et après des premières expériences en Ligue 2 avec le FC Sochaux, l’actuel entraîneur d’Amiens n’est pas insensible à l’idée d’entraîner les champions d’Afrique 2022.
Mais si la FSF a même pensé à lui, ces rumeurs et ce désir n’ont jamais abouti et ne devraient pas l’être, du moins sitôt. La raison : Daf, qui avait signé pour deux ans avec une option d’une année en juin 2023, doit encore officiellement six mois de contrat à la formation picarde.
Pour se libérer de son bail avec l’ASC, actuel septième de la Ligue 2 française, il faudrait que la Fédération Sénégalaise de Football, ou Omar Daf lui-même, mette la main dans la poche, ce qui n’est pas envisageable, surtout par les fédéraux. Quid d’Habib Beye ?
Le technicien de 47 ans est l’un, si ce n’est LE chouchou des supporters sénégalais et de certains membres de l’instance dirigeante pour mener le bateau de l’Equipe Nationale et l’ère post-Aliou Cissé. L’hypothèse de le voir sur le banc des Lions n’a jamais été vraiment écartée, encore moins par Augustin Senghor.
Problème numéro un ?
L’ancien entraîneur du Red Star, sans poste depuis son départ du club audonien à la fin de saison dernière, semble vouloir s’inscrire dans un projet avec un club de l’élite.
Problème numéro deux ?
S’il n’est pas totalement insensible à l’idée d’entraîner les Lions, le consultant de la chaîne cryptée Canal+ devrait accepter un salaire nettement inférieur à ce qu’il pourrait prétendre en club car le Ministère des Sports, qui paie le salaire du sélectionneur, est peu enclin à concéder sur quelque point financier. Aliou Cissé peut en témoigner.
Thiaw, l’homme du président
« Nous maintenons notre vision de donner la priorité aux techniciens sénégalais, qu’ils soient basés au Sénégal ou à l’étranger », assurait Augustin Senghor en novembre dernier. Toujours est-il que le fait de ne pas aller au bout du bout pour Omar Daf ou Habib Beye n’est pas sans raison.
Elle est l’explication que la cote de Pape Thiaw a grimpé pour le président de la FSF qui en fait désormais sa priorité.
La nomination de Thiaw serait un choix naturel, logique, et crédible. D’autant plus que crédible qu’il a parfaitement réussi son intérim avec quatre victoires en quatre matchs.
Mais c’est surtout l’expérience du football continental, la proximité, déjà acquise, avec des joueurs qui ont déjà adopté son jeu qui font de l’ancien entraîneur de Niarry Tally un successeur légitime d’Aliou Cissé. Sélectionneur, il a gagné le dernier Championnat d’Afrique des Nations (CHAN 2022) avec une équipe nationale locale du Sénégal qui se confrontait à toutes les difficultés pour se qualifier pour la compétition.
De plus, contrairement à d’autres concurrents, Pape Thiaw constitue « bon marché » pour le Ministère. À l’heure de la décision définitive, ça comptera. Forcément.
wiwsport