Aliou Cissé et Régis Bogaert, c’est la séparation… sur le banc. Le technicien français n’est plus l’adjoint du sélectionneur des Lions. Retour sur plus d’une vingtaine d’années de collaboration entre le «père» et son «fils».

L’info est tombée mardi soir. Dans un communiqué, la Fédération sénégalaise de football (Fsf) a annoncé des changements au sein du staff technique de l’Equipe nationale A.

«Suite au départ de M. Régis Bogaert, ancien entraîneur-adjoint de l’Equipe nationale A de football du Sénégal, la Fédération sénégalaise de football, à travers sa Direction technique nationale, a procédé au réaménagement du staff de l’Equipe nationale A», a informé, via son compte officiel X, l’instance dirigeante.

Qui précise que Pape Thiaw, vainqueur du dernier Chan, est désormais le premier adjoint du sélectionneur national, Teddy Pellerin étant le deuxième.

Si les raisons du départ de Régis Bogaert n’ont pas été dévoilées, le constat est là : c’est la séparation de deux techniciens qui ont longtemps cheminé ensemble, en s’offrant 86 matchs, avec cerise sur le gâteau le sacre historique de 2022 des Lions en terre camerounaise.

Si officiellement Cissé et Bogaert se sont retrouvés ensemble sur le banc des Lions A en 2015, année de l’arrivée de «El Tactico» dans la Tanière, il faut noter que leur relation a débuté bien avant.

En effet, celui qui se décrit «consultant-formateur-coach en entreprise pour tout ce qui touche l’homme et les équipes» a connu l’actuel sélectionneur des Lions chez les U19 de l’équipe de Lille au milieu des années 1990. Bogaert était entraîneur, Cissé encore jeune footballeur.

Le technicien français âgé de 63 ans avait alors rejoint son pote Cissé en provenance du Sc Feignies où il exerçait en tant que Directeur technique depuis deux ans.

Formé chez les «Dogues» où il a évolué de 1995 à 1997, Aliou Cissé a côtoyé Bogaert pendant plusieurs années. A Lille, Régis a occupé «pendant plus de 15 ans» le poste d’entraîneur chez les catégories jeunes. Pendant un an, il fut entraîneur adjoint de l’équipe professionnelle de Lille dirigée à l’époque par Pierre Mankowski.

Après deux ans comme Manager général à Wasquehal, Bogaert passe superviseur pour le compte de la cellule de recrutement du Stade Brestois et se meut entre Lens, Boulogne, Sedan et Amiens, ou encore les D1 belge et néerlandaise.

Il sera aussi Manager général au sein de l’équipe première de l’Us Lesquin et Directeur sportif des stages de football Antoine Sibierski. Un parcours du combattant dans l’antichambre de l’élite qui ne l’empêchera pas de garder le lien paternaliste qui le soude à Cissé.

Cissé : «Quand j’ai pensé être entraîneur, j’ai tout de suite pensé à lui»
Et débuta un long compagnonnage qui passe par l’Equipe nationale olympique (2012 et 2014). En 2015, après n’avoir jamais perdu le contact, les deux hommes se retrouvent quand Cissé demande à son mentor de l’accompagner en Equipe du Sénégal.

Sur le banc des Lions, ils ont disputé deux coupes du monde et conquis la Can en 2021, après avoir chuté en quart en 2017 puis en finale lors de l’édition suivante remportée par l’Algérie.

L’élimination prématurée (8e de finale) en Côte d’Ivoire reste évidemment une déception. En Coupe du monde, le duo reste sur un dernier parcours de huitième-de-finaliste en 2022 au Qatar.

Evidemment, le sacre historique au Cameroun aura été comme une consécration pour une collaboration qui a duré plus d’une vingtaine d’années. Et pour marquer cette amitié, le technicien français ne manquait pas de placer des mots très forts à l’endroit de son pote, et vice-versa.

«Quand j’ai pensé être entraîneur, j’ai tout de suite pensé à lui ; il m’a toujours suivi et prodigué des conseils qui ont été assez intéressants», confiait l’ancien capitaine des Lions. «Entre Régis et moi, c’est une relation de plus de vingt ans. Je l’ai eu comme coach quand je suis arrivé comme joueur à Lille et nous avons travaillé pendant sept ans.»

Bogaert : «Fier d’avoir contribué à ce que Aliou devienne l’homme qu’il est aujourd’hui»
Bogaert garde la même émotion et voile sa voix de la même affection quand il parle de Aliou Cissé, 48 ans aujourd’hui, qu’il a vu grandir, évoluer et mûrir.

«J’étais, à la formation, responsable de l’équipe où il jouait pendant quatre ans, mais aussi je les accompagnais pour les faire grandir dans leur vie d’homme, parce qu’ils avaient entre 15, 16 et 17 ans», révèle le Français. Qui dit être «fier d’avoir apporté ma petite contribution à ce que Cissé devienne le joueur qu’il fut et l’homme qu’il est aujourd’hui».

Si Cissé est resté si fidèle à son mentor, c’est que ce dernier épouse parfaitement les valeurs qui l’ont longtemps caractérisé. Bogaert, préparateur mental dans l’âme, ne pouvait voir l’ancien capitaine des Lions passer sans lui taper dans l’œil.

Un profil idéal pour contraster d’avec le caractère bouillant prêté à Aliou Cissé et qui pourrait faire des étincelles face à une sélection de fortes têtes et dans un environnement aussi compliqué que l’est celui de l’Equipe du Sénégal. C’est connu : les contraires s’attirent. C’est aussi connu : qui se ressemblent, s’assemblent.

Du coup, aujourd’hui c’est la séparation. Mais demain, forcément le «père» et le «fils» vont se retrouver. Car de si longues relations, ça ne s’efface pas si vite.

lequotidien

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