Après près de quatre années de service comme chauffeur au Projet d’appui au développement des compétences et de l’entreprenariat des jeunes (Pdcej), Babacar Barro G. est cité dans une affaire de soustraction de deniers publics.

Le mis en cause a comploté avec des pompistes de station Total pour échanger des cartes carburant prépayées contre de l’argent liquide.

Lorsque S. Badji, coordonnateur du Pdcej, a constaté la malversation, il s’est rapproché des responsables de Total pour réclamer l’état détaillé des ventes. L’exploitation du document lui a permis de découvrir des prélèvements excessifs et répétés de carburant, dont certains dépassaient même la capacité des réservoirs des deux véhicules mis à sa disposition.

Les voitures étaient dotées chacune d’une carte prépayée créditée de 1.500.000 francs par trimestre.

Suite à une dénonciation de monsieur Badji, les éléments de la Division des investigations criminelles ont interpellé Babacar Barro G., lequel a reconnu avoir utilisé la carte de son collègue Amadou Demba M. pour perpétrer son forfait.

Aussi, Babacar Barro a révélé qu’il était de connivence avec plusieurs pompistes, dont Ibrahima T., Kaoussou D. et Souleymane T.

Au cours de leur interrogatoire, Ibrahima, Kaoussou et Souleymane ont avancé que Babacar Barro encaissait entre 200 et 430.000 francs et donnait des commissions variant de 15.000 à 20.000 francs. Toutefois, le chauffeur Amadou Demba M. a nié toute implication dans la fraude. Après son déferrement au parquet, il a été inculpé, puis remis en liberté.

Quant à Babacar Barro G., Ibrahima D., Kaoussou D. et Souleymane T., ils ont été placés sous mandat de dépôt le 18 octobre dernier.

Devant le tribunal des flagrants délits de Dakar ce lundi 20 novembre, Babacar Barro G. a contesté le montant du préjudice qui, d’après lui, ne dépasse pas 1,5 million francs. Cependant, il a blanchi Amadou Demba M., affirmant qu’il a utilisé sa carte à trois reprises à son insu.

Pour échapper au glaive de la justice, les trois pompistes, visés pour complicité, ont argué qu’ils ne savaient que Babacar Barro a volé la carte de son collègue.

Monsieur Badji a fait savoir que Babacar Barro G. volait parfois les cartes dans le bureau du comptable. Le conseil de la partie civile a fait état d’un préjudice de 7.546.739 francs. Me Étienne Ndong a ainsi réclamé 15 milllions francs, à titre de dommages et intérêts.

Compte tenu de la gravité des faits, le maître des poursuites a requis deux ans, dont six mois ferme contre Babacar Barro G. et trois mois ferme à l’encontre de Souleymane T., Ibrahima D. et Kaoussou D. A l’en croire les fonds appartiennent à l’Etat qui a mis 12 milliards francs dans le projet. Concernant Amadou Demba M., le parquet a demandé sa relaxe.

Me Baba Diop a estimé que les pompistes ont commis une faute professionnelle.

Sur ce, il a sollicité une application bienveillante de la loi. Rendant son délibéré, le juge a condamné Boubacar Barro G., Souleymane T., Kaoussou D. et Ibrahima D. à un an, dont un mois ferme. Amadou Demba M. a bénéficié d’une décision de relaxe. Les intérêts de l’État ont été réservés.

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