La venue au pouvoir de Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye n’est-elle pas soudaine ? Depuis qu’ils ont été portés à la tête du pays, les deux amis font face à la réalité du pouvoir. Le leader du Parti des Patriotes Africain du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) est rattrapé par ses anciens discours.
Maintenant qu’il est le chef du gouvernement, Sonko dispose de tous les leviers pour agir. Malheureusement, la réalité du pouvoir n’est pas comme l’avait pensé l’ancien leader de l’opposition dite radicale.
«Qui improvise un discours, en dit trop ou trop peu».
En voilà un proverbe qui résume la situation actuelle de Ousmane Sonko. Lorsqu’il était dans l’opposition, le leader de Pastef a parlé de tout. Ses prises de position lui ont même valu des déboires judiciaires. Quand il parlait, les jeunes écoutaient.
Car ils voyaient en lui un leader capable d’améliorer leurs conditions de vie.
D’ailleurs, c’est l’une des raisons qui a poussé la jeunesse a porté le «PROJET» au péril de leur vie. Mais depuis que Macky Sall a été chassé du pouvoir, il n’y a pas un grand changement dans la vie de ces jeunes.
Et faut voir la recrudescence de l’émigration pour en avoir le cœur net.
Le phénomène a repris de plus belle avec son lot de morts. A Mbour, ce sont 38 corps de migrants qui ont été retrouvés après le chavirement d’une pirogue qui avait à bord plus de 200 personnes. Une tragédie sans nom qui a poussé le président Bassirou Diomaye Faye à se déplacer dans la localité.
Et pourtant l’opposant Ousmane Sonko avait accusé l’ancien régime d’avoir échoué d’où les nombreux départs de jeunes qui préféraient braver les Océans que de rester au Sénégal.
En octobre 2020, Ousmane Sonko n’avait pas ménagé Macky Sall (voir vidéo).
Dans son discours, beaucoup de jeunes se sont sentis rassurés. Le leader de Pastef avait même dénoncé la création de la DER, du FONGIP, du FONSIS. Des entités qui sont toujours là avec des personnes nouvellement nommés. «Vous avez trahi le peuple sénégalais.
Votre serment vous ne l’avez pas respecté», avait lancé l’actuel PM au prédécesseur de Diomaye lors d’un déplacement à Ngor.
Car selon lui, il est la cause des nombreux départs de ces jeunes. Mais arrivé au pouvoir, le leader de Pastef ne fait pas mieux que le régime passé. En six (6) mois, des centaines de jeunes ont péri dans les Océans.
Comme quoi, les discours politiques n’engagent que ceux qui les tiennent.
C’est facile d’être dans l’opposition et de faire des projections. Mais une fois au pouvoir, on se rend compte que les choses sont loin d’être aussi faciles qu’on ne le pensait.
Et ce n’est pas le premier ministre qui dira le contraire.
Auteur du livre «SOLUTION», il semble être dépassé par certains phénomènes. La question de l’émigration clandestine risque d’être une tache noire dans ce nouveau régime.
Les jeunes sont déterminés à chercher des lendemains meilleurs qu’il leur faudra plus que des promesses.
« J’invite la jeunesse à rester au pays et à laisser l’émigration clandestine, ce n’est pas une solution.
Partir en mer et perdre sa vie, ça n’en vaut pas la peine », avait déclaré Ousmane Sonko qui recevait les lauréats du concours général. Mais qu’est ce que le premier ministre peut donner à cette jeunesse qui croule sous le poids de la pression sociale ?
Tant que le régime ne sera pas en mesure de répondre à cette question, elle aura du mal à résoudre ce phénomène qui dépasse les frontières sénégalaises. Sinon qu’attend ce nouveau régime pour décréter un deuil national ?
Si la mer ne tue pas, c’est la route qui fait des victimes.
Seize (16) personnes sont mortes calcinées dans un accident à Ndangalma. Le choc était tellement violent qu’aucune des victimes n’a pu être identifiée. Et ce n’est pas le seul. Depuis mars 2024, une centaine d’individus ont laissé la vie dans des séries d’accidents.
Sous la houlette de El Malick Ndiaye, le ministère des transports avait même corsé les mesures prises. Ce qui n’a pas servi à grand-chose. Car les routes continuent d’être des cimetières ambulants.
Ce qui pousse certains a demandé que le ministre soit démis.
C’est le Karma ! Quand il y’avait accident sous Macky Sall, on demandait le limogeage du ministre des transports.
Le nouveau régime se retrouve déjà dans la même situation. Le même El Malick Ndiaye qui voulait la tête de Mansour Faye se retrouve dans la même situation que lui.
Aujourd’hui que les victimes s’empilent sur les routes, des sénégalais demandent tout simplement qu’il rende le tablier. Ces souteneurs ont beau dire qu’il n’a rien à voir avec les accidents de la route.
Mais il se retrouve dans la même situation que son prédécesseur.
Les derniers événements doivent servir de leçon au régime. Ousmane Sonko et ses ministres doivent se concentrer sur la recherche de solutions. Ils ont cinq (5) ans pour prouver aux 54% qu’ils n’ont pas commis une erreur en votant pour le président Bassirou Diomaye Faye.
Les choses ne seront pas aussi simples que le pense le premier ministre.
Au fil du temps, il s’en rendra compte. Et aucun discours politique ne pourra le sauver de la colère des jeunes.
xibaaru