Tandis que les cas d’hépatites pédiatriques d’origine inconnue se multiplient, les scientifiques se creusent les méninges à la recherche d’une explication. Alors que plusieurs pistes étudient l’implication du SARS-CoV-2 et d’un adénovirus, des chercheurs anglais proposent un troisième candidat.

C’est la troisième épidémie sous surveillance à l’échelle internationale avec celle de Covid-19 et de variole du singe. Au dernier décompte, plus de 1.000 enfants ont contracté une hépatite dont l’origine échappe toujours aux scientifiques — ils sont neuf en France. Sérieuse, la maladie a engendré le décès d’une vingtaine d’entre eux et l’hospitalisation de plusieurs enfants dont certains ont dû être greffés du foie.

Si la piste de l’origine virale est la plus sérieuse à ce jour, il reste à savoir quel virus est à l’origine des symptômes hépatiques présentés par les enfants. Le rôle possible du SARS-CoV-2 et de l’adénovirus de type 41 est en cours d’investigation. Une équipe anglaise de recherche, affiliée à l’université de Glasgow, propose elle aussi son regard sur la question. Dans une pré-publication disponible sur le serveur MedRxiv, elle s’intéresse à un autre virus qui cause des infections respiratoires très fréquentes, l’AAV2.

Une nouvelle hypothèse virale
L’AAV2 est un petit virus nu appartenant au genre des Dependoparvovirus, autrefois appelés adenovirus-associated virus. Il infecte généralement les enfants de la même tranche d’âge que ceux qui sont touchés par l’épidémie d’hépatite inconnue. Les scientifiques ont réalisé des tests PCR pour détecter la présence de l’AAV2 chez une poignée d’enfants souffrant de l’hépatite : il a été détecté dans le foie et le plasma des jeunes patients.

Mais pour se répliquer, l’AAV2 a besoin de l’aide d’un virus « helper » qui co-infecte la même cellule que lui. Ce virus « helper » appartient le plus souvent à la famille des adénovirus humains (le type C ou F) ou des herpesvirus (HHV6B). Ces deux virus ont été également identifiés par PCR dans certaines biopsies de foie réalisées sur les patients.

Face à ces observations, les chercheurs proposent cette hypothèse : « Nous pensons que l’AAV2 pourrait être directement impliqué dans la pathologie des hépatites non-A-E chez les enfants, à la suite d’une co-infection avec un HAdV (ou HHV6B, bien que cela est moins probable) ou en conséquence d’une réactivation [ndlr : de l’AAV2] par l’HAdV ou du HHV6B. » Ce travail devra encore être relu par la communauté scientifique avant d’être publié dans un journal sérieux. En attendant des preuves solides, le mystère de l’origine des hépatites pédiatrique demeure.

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