Les 72 heures de Yarakh se sont tenues ce week-end avec la création de l’Avenue de la culture pour rendre hommage à des figures emblématiques de la culture, et par la même occasion valoriser cet endroit où se trouve cette avenue qui avait commencé à être un dépotoir d’ordures.

Au-delà des deux aspects tirés de l’organisation de cet événement, son initiateur, en l’occurrence Ahmadou Bamba Ndiaye, plus connu sous le sobriquet B Free, parle d’une volonté d’aider des jeunes en situation difficile à se réintégrer dans la société à travers l’organisation de cette activité. Initialement prévu pour être bouclé le dimanche 21 juillet, cet évènement se poursuivra le week-end prochain.

La 5ème édition des 72 heures de Yarakh, qui devait être bouclée dimanche 21 juillet, sera prolongée.

Entamées vendredi dernier, ces 72 heures se poursuivront le week-end prochain afin de terminer le programme qui n’a pu être déroulé durant les trois jours entamés à partir du vendredi 19 juillet dernier. L’initiateur de l’évènement, Ahmadou Bamba Ndiaye, plus connu sous le nom de B Free, artiste rappeur et chargé de projet à Urban C Sénégal, déclare : «les 72 heures de Yarakh, c’est un évènement de trois jours.

On l’organise depuis 2018.

Donc le but, c’est d’aider à la réinsertion des jeunes par la promotion des métiers liés aux cultures urbaines, à la sensibilisation contre les fléaux sociaux. Donc c’est un appel à la citoyenneté et à la prise de responsabilité. C’est donc tout ça, c’est la promotion des cultures urbaines avec le hip-hop, les métiers comme le graffiti, le cadrage vidéo, l’entrepreneuriat», renseigne l’artiste rappeur.

Il poursuit pour expliquer les raisons de la tenue de cet évènement qui remonte à 2018 : «Nous visons la réinsertion des jeunes qui ont connu la prison. C’est une manière de réussir leur réinsertion sociale, de les réintégrer dans la société, mais aussi de leur donner une opportunité de se développer financièrement. Parce qu’aujourd’hui, ces personnes qui ont fait des graffiti pendant des années, sont les professionnels qui sont sollicités un peu partout dans le monde.

La personne choisie, King Mo, fait le tour du monde.» Il tire un bilan positif de cette édition.

«Nous en sommes à la 5ème édition, le bilan est plutôt positif. On a pu former dix à quinze jeunes dans chaque session. En fait, on cherche à donner des workshops, des formations à court terme à des personnes de la couche vulnérable. Je veux dire ces personnes qui n’ont pas les moyens de se payer des formations.

Donc on les leur propose par rapport aux différents partenariats, mais aussi aux différentes opportunités qu’on peut avoir», avance-t-il.

L’aventure a été difficile au départ. «Il y a la volonté de faire parce qu’on cotisait au début avec quelques membres de mon équipe, on est au nombre de sept. On cotisait pour payer quelqu’un afin de venir faire la formation. On le fait jusqu’à présent, sauf que parfois on a un appui.

Quelqu’un peut venir dire je vous donne tant, c’est-à-dire une somme juste pour payer le formateur», indique l’organisateur des 72 heures de Yarakh.

Il a pu compter sur l’appui de l’Ambassade de France à travers un début de partenariat. Cette 5ème édition a été une occasion de rendre hommage «à des gens qui ont donné un sens au mot culture», en gravant les effigies sur un mur à l’entrée de Hann Montagne dénommé «l’Avenue de la culture», note B Free. «Si on prend l’exemple d’un des programmes, c’est la création de l’Avenue de la culture où on va graver les effigies de douze figures.

Six de Hann Bel-Air et six du Sénégal, figures de la culture.

On va dessiner les frères Guissé, donc l’image des trois frères. Il y a aussi Mamadou Diol qui est une figure éminente de la culture au niveau de Hann Bel-Air. Il y a Big D qui est aussi de Hann Bel-Air, Moussa Séne Absa, le cinéaste qu’on ne présente pas. Voilà il y a ces six personnes-là qui sont de Hann Bel-Air, il y a aussi d’autres personnes qu’on a choisies comme étant des légendes des cultures urbaines, en l’occurrence Didier Awadi, Matador, Malal Talla, Amadou Fall Ba, Docta Graffe et Dr Massamba Guèye», fait-il valoir.

Cette Avenue de la culture contribue à revaloriser cet endroit que des ordures avaient commencé à envahir.

«A l’entrée de Hann Montagne, il y a un espace où les gens ont commencé à déverser leurs ordures et on y gare des carcasses de voitures. Cet endroit subit une agression sur le plan environnemental. On a pensé que si on valorise l’endroit, les gens ne vont plus en faire un dépotoir d’ordures.

Cet endroit va s’appeler l’Avenue de la culture», indique-t-il. Les 72 heures de Yarakh ont prouvé que la culture constitue un puissant levier pour mener à un changement de comportement dans le bon sens.

lequotidien

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