Le Projet de gestion intégrée des inondations au Sénégal (PGIIS) a réalisé une cartographie détaillée permettant d’avoir une meilleure connaissance et d’identifier sept sites à haut risque d’inondation à travers le pays, a déclaré son responsable de suivi évaluation, Hamidou Konaté.
‘’Aujourd’hui, le défi que nous avons c’est d’avoir une meilleure connaissance du risque d’inondation. Une cartographie a été réalisé au niveau national pour définir 29 sites les plus exposés et à l’issue de cela, nous avons hiérarchisé ces données pour ressortir les sept sites les plus exposés’’, a-t-il dit.
Le responsable du suivi évaluation du projet de gestion intégrée des inondations (PGIIS) faisait une présentation de l’état d’avancement du projet notamment sur les activités relatives à la cartographie, lors d’un atelier du comité technique consacré à l’avancement du projet. L’activité porte également sur la définition des modalités d’accès des données via la plateforme dédiée à la cartographie du risque d’inondations.
Selon lui, ‘’cette cartographie détaillée qui a été réalisée, permet d’avoir une précision de 50 cm dans ces sept sites pilotes à savoir la zone de Grand-Dakar qui englobe Dakar, Tivaouane et Joal, la zone de Touba, Diourbel, la zone de Kaffrine, Kaolack et les zones de Matam, Kolda, Tambacounda et Kédougou’’.
Le projet de gestion intégrée des inondations vise une meilleure vulgarisation de ces résultats auprès de tous les acteurs à travers les applications mises en place.
”Aujourd’hui, on a mis en place un géoportail pour partager ces données pour que toutes les parties prenantes qui interviennent dans la gestion des inondations, puissent y avoir accès (…)”, a-t-il expliqué.
Cela permettra également aux autorités de l’urbanisme ou de l’autorité administrative au niveau décentralisé, de pouvoir en faire un outil d’aide à la prise de décision.
‘’Cela permet d’avoir une meilleure connaissance du risque.
On a développé des modélisations sur des retours de pluies de plus de 10 ans, 30 ans, 50 ans. On peut savoir maintenant avec quelle quantité de pluie, les espaces qui seront impactés’’, a ajouté Hamidou Konaté.
D’ailleurs, le PGIIS travaille avec l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) pour voir comment intégrer ces données dans les bulletins météo.
De plus, ‘’avec le radar qui va être implanté au niveau de Diamniadio, on saura maintenant quand est-ce qu’il va pleuvoir, sur quel espace précisément et qu’elle quantité de pluie est attendue et l’autorité pourra prendre les dispositions idoines’’, a avancé M. Konaté.
Le Coordonnateur du projet de gestion intégrée des inondations (PGIIS), Madické Cissé, a magnifié les résultats probants obtenus dans le cadre du projet avec un impact réel sur le quotidien des populations.
Le PGIIS a enregistré ‘’des résultats positifs au sein de la population à l’échelle nationale et particulièrement à Dakar avec la surveillance l’alerte précoce, la surveillance des ouvrages, des évènements météorologiques mais aussi, la cartographie des zones à hauts risques d’inondations’’, a fait valoir M. Cissé, par ailleurs directeur général de la prévention et de la gestion des inondations (DPGI).
Il a souligné la nécessité d’institutionnaliser le partage des données afin qu’elles soient accessibles à tous, tout en considérant qu’il revient au comité technique d’élaborer une stratégie ‘’efficace et durable’’ du projet au bénéfice de l’ensemble des parties prenantes.
‘’L’objectif est d’identifier les partenaires techniques comme les universitaires pouvant appuyer sa mise en œuvre.
Il nous faut également ouvrir l’accès de cette base à tous pour faire émerger de nouvelles applications et servir à sensibiliser les populations’’, a-t-il fait savoir.
La représentante de l’Agence française de développement (AFD), Diane Gauvrit, a salué le changement de paradigme opéré par les autorités sénégalaises face aux conséquences dévastatrices des inondations notamment à travers le PGIIS dont les résultats sont désormais tangibles.
‘’La mise en œuvre de ce projet innovant, dont les impacts sont visibles et positifs, ce qui permettra au Sénégal d’être à la pointe de la gestion intégrée des inondations et de représenter un modèle dans ce domaine’’, a-t-elle indiqué.
Ce projet est financé à hauteur de 15 milliards FCFA sous forme de don par le Fonds vert climat (FVC) et un Fonds concessionnaire de 50 millions FCFA par l’Agence française de développement (AFD).
aps