Si je comprends bien, il y a plus de 20 ans, l’Etat a suggéré à des Investisseurs privés (Sénégalais et autres) de construire un hôpital privé « pour soigner des personnes qui vont exploiter notre pétrole et notre gaz »

A cette époque nous n’avions aucune estimation de nos réserves pétrolières et gazières et les prospections n’avaient pas encore réellement débuté. Aucune compagnie extractive n’avait des données réelles sur nos capacités de production et ne pouvait planifier une date pour le début effectif de la production.

Il aurait été alors trop risqué et suicidaire de baser un schéma économique sur une activité volatile. Le business plan de l’ Hôpital International de Dakar ne pouvait se baser sur cette donne au risque de voir le projet mort-né.

En tant que député je m’étais intéressé à cette infrastructure dans le cadre de la protection du littoral et des impacts d’une telle structure du point de vue de l’accès à la mer aux citoyens et citoyennes. Il m’était revenu que les investisseurs faisaient face à de nombreuses difficultés techniques et financières. Le projet avait connu beaucoup de retard.

La façade de notre littoral en a subi un vrai coup écologique. Si ‘hôpital était construit prêt du siège de la Banque Ouest Africaine, il aurait bénéficie d’une excellente vue avec des patients qui voient à travers leur fenêtre des jeunes dans leurs activités sportives et culturelles et ainsi leur redonner l’espoir afin qu’ils guérissent plus rapidement.

Construire un hôpital privé n’est pas un scandale, c’est plutôt mal planifier la reconstruction de l’hôpital Le Dantec qui en est un. Le Ministère de la Santé aurait dû, 3 mois avant, dérouler une stratégie de communication pour mieux informer le public et éviter de créer une psychose chez les malades. Attendre 15 jours avant la date de fermeture pour mettre en place un système de delocalisation informelle n’est rien d’autre que de l’amateurisme pur et dur. Quid des 3 hectares ?

Tous ces grands projets d’envergure doivent passer sous la loupe d’une commission d’enquête parlementaire plus particulièrement si l’argent du contribuable sénégalais est engagé.

Une commission d’enquête parlementaire est un outil de suivi, il faut d’abord, en amont, évaluer les enjeux du projet avant que le parlement ne donne son quitus à l’exécutif.

Nous espérons que cette assemblée de transition saura introduire les réformes nécessaires pour mieux évaluer les politiques publiques.

Cheikhou Oumar Sy

xibaaru

Part.

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