Historiquement, le mouvement syndical, dans notre pays, s’est constitué en « mouvement de libération économique et sociale des travailleurs salariés pour l’égalité des droits avec les travailleurs issus de la métropole », avant de contribuer de façon décisive à la démocratisation des rapports sociaux avec ses principes de fonctionnement basés sur « l’élection de ses dirigeants à tous les niveaux », leur « redevabilité devant leurs mandants » et leur « révocabilité à tout moment » à travers des Assemblées générales.

Il a ensuite contribué à l’émancipation du peuple du joug colonial à travers sa « participation active et pionnière », dans les luttes politiques pour l’Indépendance nationale de nos peuples,

En effet, C’est « l’Union Générale des Travailleurs d’Afrique Noire » (UGTAN) qui a été la première organisation à poser, face au pouvoir colonial français, la revendication de l’Indépendance de nos pays bien avant que le « Parti Africain de l’Indépendance » (PAI) n’en fasse, en 1957, son mot d’ordre de bataille et son objectif politique de lutte de court terme.

Les lettres d’or « de noblesse et de dignité humaine » que le mouvement a inscrites dans l’histoire de notre peuple ont « été consolidées durant les années 70, 80 et 90, par des conquêtes sociales d’envergure historique dans le secteur privé, comme le « Droit à la négociation collective », d’abord au sein de l’entreprise, puis au sein de la Profession, ensuite dans le cadre Interprofessionnel, pour aboutir à une « Convention Nationale Interprofessionnelle » en 1983. Cela a permis d’améliorer et de consolider les acquis sociaux des travailleurs du temps colonial qui étaient regroupés dans un « Code du travail » qui fut révisé en, et qui est encore en vigueur.

Dans le secteur public, le mouvement syndical a conquis le « statut Général des Agents de l’Etat » qui réglemente l’embauche, les rémunérations et les carrières des Agents, et définit leurs conditions de travail

Parmi ces acquis sociaux dans le secteur privé post Indépendance, figurent, en bonne place, les « droits à l’assurance Vieillesse » qui est devenue aujourd’hui « l’IPRES, et à « l’Assurance Maladie », sous l’appellation « IPM », « la prise en charge par l’employeur des Accidents du Travail » au sein d’une « Caisse de Sécurité sociale » (CSS)

Le mouvement syndical dans, le secteur privé, a obtenu la « démocratisation de la gestion » de l’IPRES des IPM, et de la CSS, où ses représentants siègent dans leurs Conseils d’Administration qui, jouissent d’une « Autonomie de gestion ».

Cependant ces acquis démocratiques du mouvement syndical ont touché timidement le secteur public dans lequel, seul le mouvent syndical enseignant a obtenu la » démocratisation partielle de la gestion des carrières »

C’est ce rôle d’émancipation économique, sociale et politique que jouait leur mouvement syndical sénégalais, que la naissance du « corporatisme » dans le secteur public durant les années 2000, a perverti, pour en faire un « mouvement de défense d’intérêts « catégoriel et corporatiste. Cette perversion dans le secteur privé a été occasionnée par l’apparition d’un « syndicalisme affairiste », dénommé « Syndicalisme », depuis l’avènement de « Séminaires de formation perdiémisés » sous financement de Fondations privées » venant de pays de grandes puissances occidentales, des Institutions de Breton Woods (FMI, Banque mondiale), et celles de l’Union européenne.

Cette marchandisation du mouvement syndical dans le secteur privé a brisé ses fondements de fonctionnement démocratique de base, donnant naissance à une « bureaucratie syndicale » qui confisque la souveraineté des militants de base, et constitue » la base sociale du « corporatisme » dans le secteur public qui, aujourd’hui, comme un cancer, tue, à petit feu, le mouvement syndical sénégalais, en le vidant de son âme, pour en faire des mouvements de pression au service de certains de ses dirigeants qui ne sont plus préoccupés que pour leur promotion personnelle !

C’est à cette dégénérescence du mouvement syndical qu’il faut stopper fermement pour le libérer de « la caste de bureaucrates » qui le contrôlent

Travailleurs Sénégalais syndiqués, du secteur public comme du secteur privé, vous êtes interpellés par l’Histoire de notre peuple !

Votre mouvement est la sève nourricière de l’émancipation de notre peuple, et de la démocratisation des rapports économiques et sociaux dans notre pays !

Ne vous laissez pas vous couper du peuple par des bureaucrates en quête de réalisation de leurs ambitions péronnelles !

Ne soyez pas insensibles à la détresse du peuple, dont l’émancipation du joug colonial et du captal, a été la raison d’être de votre mouvement historiquement constitué !

Vous ne serez pas seuls dans cette bataille,

Soyez assurés que vous aurez à vos côtés tous les Républicains et démocrates de ce pays, qui mesurent, à juste titre, toute l’importance de votre existence et de vos luttes dans notre destin collectif !

A bas ! Le « corporatisme », et le « syndicalisme » qui gangrènent le mouvement syndical de notre pays

Ibrahima SENE PIT-SENEGAL

xibaaru

Part.

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