Le Conseil Constitutionnel du Sénégal s’est toujours abstenu d’élargir sa compétence en matière de contrôle de la conventionnalité des lois. Dans ses conditions il appartient à la Cour Suprême de saisir cette occasion historique pour remettre le Sénégal dans la trajectoire des pays où règnent l’Etat de Droit.

Un Etat de droit se doit de se conformer aux normes nationales, internationales et communautaires. La jurisprudence n’est pas en reste. Pour rappel et pour le symbole, le protocole additionnel de la CEDEAO a été signé à Dakar en 2001. Ce dernier prévoit les principes de convergences constitutionnelles au nombre desquels figure la libre participation des partis politiques sans entrave aux processus électoraux. Le parrainage tel qu’il est institué au Sénégal est un facteur bloquant, la vocation d’un parti politique est de briguer les suffrages des électeurs, or le ratio entre le nombre de partis politiques au Sénégal et le fichier électoral sur fond « un électeur – un parrainage » est l’illustration parfaite de cet entrave.

La Cour Suprême à la lourde responsabilité de faire respecter l’Etat de Droit, de faire respecter les dispositions et les décisions des institutions communautaires.

Le 23 juin est un tournant décisif dans l’histoire politique et démocratique, est un symbole et c’est justement ce jour qu’elle a choisi pour se prononcer sur le recours dont elle a été saisi, et relatif à la validité de l’arrêté du Ministre de l’Intérieur sur le parrainage.
De sa décision peut dépendre le triomphe de la démocratie !
De sa décision peut dépendre la paix et la stabilité sociale !

Par Valdiodio Ndiaye

DAKARMATIN

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