La pratique du jeûne est régie par un certain nombre de règles. Ingénieur en géologie, ancien directeur de l’Institut des sciences de la terre (Ist) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et islamologue, le Pr Mouhamadou Bassir Diop revient amplement sur tout ce qui encadre ce mois saint de ramadan.
Le ramadan est un mois saint dans la religion musulmane. Il est consacré au jeûne qui devient une obligation religieuse dès la puberté. Néanmoins, pour l’accomplir, le musulman doit se plier à un certain nombre de règles.
Interpellé, le Pr Mouhamadou Bassir Diop, ingénieur-géologue, ancien directeur de l’Institut des sciences et de la terre (Ist) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et islamologue, explique les permis et les interdictions durant ce mois sacré.
Se basant sur des versets coraniques et des hadiths, il a apporté des clarifications sur tout ce qui encadre cette période dans la religion musulmane.
De l’avis du Pr Diop, il y a pas mal d’interdictions qu’il faut éviter pour valider sa journée ou son mois de jeûne.
Il s’agit principalement du vomissement volontaire, des caresses intimes, des activités sexuelles, etc. Et ce, de l’aube au crépuscule. « Il est aussi interdit à la femme, en période de menstrues et de lochies, d’observer le jeûne.
Toutefois, elle doit compenser ses jours manqués, c’est-à-dire jeûner un nombre de jours égal à celui des jours qu’elle n’a pas jeûnés.
Comme nous l’enseigne notre mère Aïcha, que Dieu l’agrée : « Lorsque nous étions en période de menstrues du temps du Messager de Dieu (Paix et Salut sur lui), on nous ordonnait de rattraper le jeûne, mais pas la prière » (Boukhari et Mouslim) », a rapporté le Pr Bassir Diop.
Il a aussi précisé que la prise de médicaments, les séances de dialyse, les injections nutritives (celles non nutritives sont autorisées), l’utilisation d’un suppositoire ou tout médicament par voie rectale sont prohibées durant ce mois béni.
De même, souligne-t-il, fumer ou boire de l’alcool sont également des actions interdites durant le mois de ramadan.
Hormis les interdits, Pr Mouhamadou Bassir Diop a également fait part d’un certain nombre de manquements souvent observés durant le ramadan. Il estime que le jeûne est une période de purification spirituelle.
En ce sens, les musulmans sont invités à éviter tout comportement immoral ou négatif.
« Le mensonge, la prolifération d’obscénités, la calomnie, les disputes et le fait d’avoir des pensées obscènes ou de regarder des images impures sont totalement proscrits durant le ramadan », cite-t-il. En ce qui concerne l’autorisation d’écouter de la musique pendant le jeûne, ajoute-t-il, les érudits islamiques ont des opinions différentes.
À l’en croire, selon la quasi-unanimité des savants, la musique avec les instruments sont prohibés quand on l’écoute volontairement. Quant à la chanson, elle est acceptée par les oulémas lorsqu’elle renforce la foi et sert de fortifiant dans l’accomplissement des actes d’adoration d’Allah.
Sur la question relative au maquillage, Pr Diop précise que s’il est discret n’a aucune incidence sur le jeûne, cela n’affecte en rien l’acte du jeûne. Mais, il est préconisé de ne pas se maquiller à outrance pendant le ramadan avec des poses cils, par exemple.
Les dispensés du jeûne
Des empêchements peuvent survenir chez certaines personnes qui n’auront plus l’obligation de jeûner et seront autorisées à rompre, voire ne pas jeûner dans certains cas. Il s’agit, dit le Pr Mouhamadou Bassir Diop, du malade.
Il est permis à ce dernier de ne pas jeûner si la diète aggrave sa maladie ou retarde sa guérison, conformément au verset 184 de la sourate Baqara (La Vache) : « Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage devra jeûner un nombre égal de jours.
Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter (qu’avec grande difficulté), il y a une compensation : nourrir un pauvre. Cela est valable pour la femme enceinte et celle qui allaite. Il est permis à la femme enceinte et celle qui allaite de ne pas jeûner, si elle craint pour sa santé ou celle de son enfant, conformément aux paroles du Prophète (Paix et Salut sur lui).
Dieu a dispensé le voyageur d’une partie des prières et l’a également dispensé du jeûne ainsi que les femmes qui sont enceintes et celles qui allaitent », argue Pr Diop. S’agissant du voyageur, il précise que « selon les oulémas, il doit s’agir d’un long voyage où la prière est réduite de moitié. Le voyageur devra ensuite rattraper les jours où il n’a pas jeûné ».
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