Il l’avoue sans gêne. Il n’a pas eu la voix du griot et la plume du scribe pour louanger les opposants sénégalais Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, aujourd’hui à la tête du Sénégal. Son soutien à l’égard de ces deux anciennes figures de l’opposition à Macky Sall, a été modeste.

« J’ai fait le service minimum » confie Kemi Seba à la chaîne New World TV, avant de livrer son analyse des actes posés par le duo Faye-Sonko, sur la scène internationale.

« Ces deux pays-là, la France fera tout pour ne pas les lâcher »

« Ce qui se passe là, ne me surprend pas, parce que je pense qu’il y a la Côte d’Ivoire qui est la capitale économique de la Françafrique, et je crois que la France, depuis Senghor, même s’il y a eu des géants extraordinaires…

C’est un pays de géants, le Sénégal.

Mais depuis Senghor, la France a décidé d’en faire la capitale culturelle de la Françafrique, la capitale entre guillemets, intellectuelle de la Françafrique. Ces deux pays-là, la France fera tout pour ne pas les lâcher. Au Sénégal, elle (la France) a face à elle, des gens qui soufflent le chaud et le froid.

A l’échelle géopolitique mondiale, ça me fait penser à la Turquie » a déclaré Kemi Seba.

Pour lui, on retrouve à Ankara, « un président, Recep Tayyip Erdogan, qui un jour, est avec l’OTAN , et un autre jour, parle avec les ennemis de l’OTAN, (c’est-à-dire) la Russie. Ce qui intéresse Erdogan, c’est la Turquie. Au Sénégal (c’est la même chose).

Un jour, ça parle avec l’Occident et un autre jour, ça parle avec les pays africains en rupture avec l’Occident.

Ce qui intéresse les dirigeants actuels du Sénégal, c’est le Sénégal. Certains diront qu’il ne faut pas leur en vouloir, mais moi j’ai une expérience, un peu différente » fait remarquer l’activiste béninois.

« Je ne peux pas avoir la même logique et la même stratégie que les dirigeants actuels du Sénégal »

Il dit être issue de la diaspora. Ce qui lui a permis de voir « la souffrance collective du monde noir » et d’être concerné par la « problématique noire dans sa globalité ». Le fait d’être dans « cette dynamique, fait que je ne peux pas avoir la même logique et la même stratégie que les dirigeants actuels du Sénégal » explique-t-il.

« Eux, ils ont comme préoccupation première le Sénégal, mais parfois, ils perdent de vue, peut-être, la réalité globale » critique le militant panafricaniste.

leral

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