Khadim Temps est un jeune artiste percussionniste et adepte du Tassou. Il commence à se frayer lentement mais sûrement son chemin. Le « tassoukat » est un ancien disciple des daara de Serigne Saliou de Khelcom. Bés bi est allé à sa rencontre. Un Khadim peut en cacher un autre.
Du Daara à la musique
Il ne semblait pas être destiné à cette vie trépidante de troubadour des temps modernes. Mais avec son envie d’évoluer dans ce milieu, toutes les barrières ont cédé devant la forte convoitise du jeune artiste. Khadim Sarr, plus connu sous le nom de scène Khadim Temps, est un jeune talentueux, maître de la parole en plein essor. De teint noir, taille moyenne, très adulé par les jeunes qui reprennent ses œuvres sur Tik tok. Un vrai ambianceur sur scène qui a séduit le public à l’occasion du Bercy Saloum 2e édition.
Après une longue période d’apprentissage, il a su fourbir ses armes sur le terrain. Devant le succès et l’attrait suscité par ces différentes sorties, Khadim Temps a décidé de se professionnaliser et de franchir un nouveau palier. Pour ce faire, il a mis sous la coupe du producteur Wahab Fall, le patron du Sunu label prod et propriétaire du studio Lamp de Pikine. Khadim Sarr a été, durant de nombreuses années, pensionnaire des daaras de Serigne Saliou de Khelcom. Mais à la fin de ses études coraniques il a choisi une autre voie assez éloignée de ses premiers enseignements reçus. Devant l’appel des percussions, il n’a pas su résister. C’est ainsi qu’il a commencé à battre le tam-tam à Pikine au cours de différentes cérémonies, baptême, mariage, etc. Il sort son premier morceau intitulé « voundang voundang » en 2015, avec l’appui du pianiste et arrangeur Moussa Ngom. Ce morceau qui l’a fait découvrir au public a été un franc succès.
Artiste et vendeur de parfum
Cette belle entrée en matière lui ouvre les portes du milieu. Il fait la connaissance du percussionniste du Raam daan, Cheikh Anta Ndiaye. Ce dernier lui permet d’enregistrer son second morceau au studio de Baba Hamdy, intitulé « Goor day degër ». Khadim a très tôt compris que la musique seule ne suffit pas pour subvenir à ses besoins. Il allie musique et business à ses heures perdues, l’auteur de « Na Feross » est vendeur de parfums. La somme récoltée lui a permis de financer ses séances de studio et ses tournages de vidéo. A force de croire en ses capacités et de tout financer sur fonds propres, il a fini par rencontrer un bon samaritain en la personne du producteur Abdou Wahab Fall. Adepte du Tassou, Khadim a plus de 5 singles « Khadim », « Corona », « Dikeulé », « Goor day degër », « Sonn daw », entre autres.
Bien que n’étant pas lettré en français, il demande souvent à sa femme de lui écrire les paroles qui lui passent souvent dans la tête. Si selon les circonstances, il choisit d’enregistrer des messages vocaux par Whatsap. « C’est par la voie des percussions que j’ai décidé de faire du tassou. Je suis vraiment très inspiré par tout ce que je vis au cours des cérémonies familiales. En ma qualité de percussionniste et aussi de tassoukat », a-il déclaré. Avant de noter qu’il compte porter le plus loin possible le flambeau de la musique sénégalaise. « Pour dire vrai je rêve d’une carrière plus remplie que celle de Youssou Ndour. Actuellement mon plus grand défi consiste à répondre aux aspirations de mes fans et surtout de mon producteur Wahab. Je souhaite vraiment que tous les espoirs placés en moi ne soient pas vains. Pour y arriver je suis sûr qu’il n’y pas de secret il faut juste travailler et il ne cesse de m’encourager. Je souhaite pouvoir lui rendre un jour la monnaie de sa pièce », prône le jeune artiste
Khadim Sarr a déjà collaboré avec de nombreux artistes, dont El Hadji Keita. Il a eu à faire partie des groupes de Aïda Samb, Myrma, Momo Dieng, Pape Birahim, Dior Mbaye et Dieyela. En effet, Khadim Temps qui navigue entre Pikine et Guédiawaye est très optimiste et il n’hésite pas pour l’affirmer avec force.
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