La coordinatrice de l’Association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle tire la sonnette d’alarme. Dr Astou Diouf Kébé, dermatologue, s’indigne de la présence des produits de dépigmentation qui inondent le marché.
Quelles sont les conséquences à court terme de la dépigmentation par voie intraveineuse ?
Les conséquences liées à cette pratique qui est la dépigmentation artificielle sont nombreuses à plus ou moins long terme. Et cela, quels que soient l’intensité et le type de produit utilisé. A court terme, on peut citer l’examen de contact. Le patient peut utiliser le produit auquel il est allergique et au cours de l’application, il peut développer des examens.
Alors, l’autre complication avec des effets secondaires à type d’irritation ou de brûlure.
Parce que des fois, les patientes peuvent utiliser des produits corrosifs ou bien à très haute concentration qui, une fois appliqués sur le corps peuvent entraîner une brûlure carrément. Les dermites caustiques sont fréquentes.
Les conséquences à moyen terme sont-elles dramatiques ?
A moyen terme, nous notons des complications infectieuses. C’est l’ensemble des complications bactériennes, parasitaires ou mycosiques. Ces produits-là que l’on utilise surtout sont des dermocorticoïdes (hydroquinone, mercures ou le glutathion). Ils entraînent une immunodépression locale.
C’est-à-dire, ils affaiblissent les défenses qui sont sur la peau.
C’est ce qui fait que la femme a plus de risques de faire des abcès à répétitions, des folliculites. Dans les complications bactériennes, il faut citer la dermique hypodermique bactérienne.
C’est une infection bactérienne qui atteint le plus souvent les jambes et d’autres localisations possibles, parfois même le visage. C’est une complication potentiellement grave.
Ça fait partie des urgences.
Et la prise en charge se fait en hospitalisation. Comme complications, nous avons l’acné, des vergetures qui sont liées à l’utilisation des produits contenant des dermocorticoïdes.
Ces produits peuvent-ils provoquer des troubles ?
Dans le long terme, il faut citer les troubles à type d’hyperpigmentation. Parmi ces troubles on peut avoir l’hyperpigmentation en lunette. Ce sont des tâches noires qui se forment autour de l’œil. Ou encore une tâche un peu brunâtre qui peut se localiser au niveau du visage.
Soit c’est le visage ou la nuque, le haut du dos.
Tous les cancers cutanés liés à la dépigmentation artificielle sont localisés sur ces placards d’ochronose exogène. Le diabète fait partie des complications à long terme.
Pour les injections intraveineuses, le glutathion reste-t-il fondamental ?
Le glutathion fait partie des produits dépigmentants. Il faut savoir qu’il est plus utilisé dans le traitement de certaines maladies neurologiques. Il a été détourné de son action thérapeutique. Les risques, c’est plus les toxidermies. Tu as l’impression qu’on t’a versé de l’eau chaude.
Donc, tu te brûles tout le corps.
Et ça peut donner des complications rénales à type d’insuffisance rénale. Il faut savoir que la peau est vascularisée. Par conséquent, ces dermocorticoïdes que l’on utilise à long terme peuvent induire un diabète ou une hypertension artérielle.
Parce qu’il y a ce qu’on appelle un passage systémique. Il y a une petite partie qui arrive toujours à passer à travers la peau et à aller dans le sang.
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