En moyenne, plus d’une personne par semaine décède des suites d’une méningite à méningocoque en France, une infection pourtant parfois considérée comme rare. Bien plus de personnes vivent avec les séquelles de la maladie au quotidien. Enfants comme adultes, personne n’est à l’abri de cette infection imprévisible.

La méningite à méningocoque est une infection perçue comme rare, pourtant les médecins recensaient en 2019 plus d’un cas par jour et plus d’un décès par semaine en moyenne dans notre pays. En effet, une étude de Santé publique France et de l’Institut Pasteur fait état de 459 cas diagnostiqués et 55 décès durant l’année 2019 en France métropolitaine et dans les territoires d’outre-mer.

La méningite à méningocoque est une infection causée par la bactérie Neisseria meningitidis, appelée aussi le méningocoque. Regroupées en 12 sérogroupes désignés par des lettres, les souches des sérogroupes A, B, C, W, et Y sont responsables de 99 % des infections diagnostiquées. En France, en 2019, plus d’un cas sur deux (53 %) est provoqué par le méningocoque B, mais Santé publique France a noté que le méningocoque W est devenu plus fréquent entre 2018 et 2019, passant de 14 % à 21 % des cas. Une tendance inquiétante puisque ce sérogroupe hypervirulent a le taux de létalité le plus élevé et représentait 45 % des décès en 2019.

L’infection invasive à méningocoque, une maladie imprévisible et sévère
L’infection est imprévisible. La contamination se fait via un contact prolongé avec des sécrétions respiratoires infectieuses. Neisseria meningitidis peut être retrouvée dans la flore microbienne de la gorge, sans que la personne ne développe de symptômes. Près de 30 % des 15-25 ans sont ainsi des porteurs sains. Le passage de la bactérie à travers la muqueuse respiratoire lui permet de rejoindre le sang et d’atteindre les méninges. Cette propagation de la bactérie va déclencher différents symptômes.

Difficile à diagnostiquer, une infection à méningocoque provoque d’abord des symptômes non spécifiques qui ne permettent pas de la distinguer des autres maladies : syndrome grippal, fatigue, courbatures, etc. Quand les symptômes se précisent, l’infection est déjà installée. Chez les adultes, cette infection se traduit par une photophobie, une irritabilité, des maux de tête et des vomissements ; et chez les enfants, par des troubles du comportement et de la fièvre.

La phase aiguë évolue vite, l’état des patients peut se dégrader en quelques heures si rien n’est fait. Tous sérogroupes confondus, l’infection invasive à méningocoque est mortelle dans environ 10 % des cas. Jusqu’à 20% des survivants peuvent souffrir de séquelles graves et invalidantes. Perte d’audition, amputation, troubles d’apprentissage sont des exemples de séquelles liées à l’infection initiale.

Le méningocoque et après ? L’histoire de Flavio
Flavio vit avec les conséquences de son infection invasive à méningocoque depuis 2019. À 17 ans, il tombe malade alors qu’il étudie à Clermont-Ferrand pour devenir footballeur professionnel. Ses premiers symptômes sont classiques : fièvre, fatigue, courbatures, sensation de chaud-froid. Un premier rendez-vous médical ne permet pas de diagnostiquer l’infection. Le jeune homme ne pense pas à parler au médecin de sa douleur à la jambe droite qu’il attribue à sa pratique sportive. Quelques jours à peine après les premiers symptômes, son état se dégrade brutalement. Il ne peut plus poser sa jambe au sol, ne dort et ne mange presque plus, il est ébloui par les lumières fortes et puis, « le black-out », raconte-t-il.

Il passe trois jours dans le coma. À son réveil, il a perdu vingt kilos et ne peut plus se lever. Les médecins lui annoncent alors qu’il a contracté une septicémie à méningocoque. Si la méningite est la forme la plus fréquente d’une infection à Neisseria meningitidis, la bactérie peut aussi contaminer le sang – la septicémie – et d’autres organes.

Si son état se stabilise, Flavio n’est pas sorti d’affaire. En effet, sa jambe droite doit être amputée pour éradiquer complètement l’infection. Le jeune homme abandonne son rêve de devenir footballeur professionnel. En 2021, il a dû subir plus de dix opérations chirurgicales à la suite de son infection. Malgré tout, sa prothèse n’a pas freiné son envie d’évoluer dans le monde du sport et du foot. Son histoire est à écouter en intégralité et toutes celles des survivants ou des accompagnants qui ont dû affronter la méningite dans la série de podcasts « Imprévisible » de Sanofi France.

futura

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