C’est une récente étude suédoise qui est venue remettre un sujet brûlant sur le devant de la scène : la pollution globale de l’eau. Selon des scientifiques de l’Université de Stockholm, le mal est déjà fait, et l’eau de pluie en paye les conséquences. Ils expliquent avoir mesuré des taux de PFAS 14 fois plus élevés que les recommandations de l’EPA, l’agence de protection de l’environnement américaine, dans des gouttes de pluie tombées en Antarctique et sur les sommets d’Himalaya.
Ces deux régions, très peu peuplées, peuvent sembler moins touchées par la pollution de l’Homme, mais il n’en est rien. L’étude est formelle, les « particules chimiques éternelles » sont bien présentes dans l’eau de ces deux régions ultra reculées du globe. Ian Cousins, auteur de l’étude, tire donc la conclusion suivante : « aucun endroit sur Terre ne permet d’avoir une eau de pluie propre à la consommation ». Ce constat, très dur, est un nouveau signe de l’avancée alarmante des niveaux de pollution partout sur la planète.
Les PFAS : des particules éternelles
Dans son article, le chercheur incrimine notamment les PFAS, des produits chimiques dits « éternels », car ils se désintègrent de façon très lente. Si à l’origine ils étaient utilisés dans les emballages, les shampoings ou le maquillage, ces produits sont aujourd’hui présents en quantité dans l’air, et donc aussi dans l’eau.
Cette découverte soulève tout un débat de santé publique, car les PFAS ne peuvent pas être éliminées par le corps humain, une fois que ces derniers sont dans l’organisme c’est pour toujours. Selon l’EPA, les PFAS peuvent avoir des conséquences sur la fertilité, le développement du fœtus chez la femme enceinte, mais ils peuvent également jouer un rôle dans l’apparition de certains cancers (rein, prostate, testicule).
Ils notent que les niveaux de PFAS ont diminué « de façon assez significative ces 20 dernières années » dans le corps humain. En ce qui concerne notre environnement les taux seraient « assez similaires » au cours des deux dernières décennies.
Des produits chimiques toujours en vente sur le marché
Pour rappel, les PFAS ne sont toujours pas interdits à la vente dans de nombreux pays, dont la France. Présents dans le monde de l’industrie depuis les années 40, les PFAS sont une variété de produits chimiques (on en décompte 4700 en tout) qui ont la particularité de très bien durer dans le temps.
Aujourd’hui vous pouvez trouver des PFAS dans les ustensiles de cuisine antiadhésifs, dans les emballages alimentaires ou encore dans les cosmétiques. Rare pays à avoir décidé de se passer des PFAS, le Danemark fait depuis juillet 2020 office de laboratoire mondial.
Les industriels du monde entier tentent de trouver une solution pour continuer à produire tout en arrêtant d’utiliser ces produits qui sont un désastre pour la planète, mais aussi, pour nous.
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