Evoquant certains facteurs qui peuvent entraver le bon fonctionnement de ces cantines, El Hadji Seck, responsable de la division des cantines scolaires au ministère de l’Éducation nationale, souligne notamment l’absence de cadre réglementaire.
Il n’y a pas de loi spécifique régissant les cantines scolaires au Sénégal. D’après lui, cette situation fait que les cantines scolaires ont longtemps été perçues comme un soutien temporaire plutôt que comme un service public structuré. Ce qui, dit-il, a retardé leur inscription dans un cadre législatif clair.
Cependant, il rassure en affirmant que des efforts sont en cours pour renforcer la gouvernance des cantines, avec l’élaboration de politiques nationales visant à garantir leur pérennisation et leur encadrement.
« Bien qu’il existe une politique nationale d’alimentation scolaire et un plan stratégique en cours d’élaboration, la formalisation de ces initiatives sous forme de loi obéit à un long processus législatif », explique-t-il, ajoutant que cela implique des concertations multisectorielles et une volonté politique forte pour garantir un financement durable et une mise en œuvre efficace.
À en croire El Hadji Seck, l’adoption d’une loi sur l’alimentation scolaire au Sénégal serait un levier essentiel pour garantir un accès équitable et durable aux repas scolaires pour tous les élèves.
Mieux, poursuit-il, une telle loi permettrait également d’institutionnaliser et de sécuriser le financement des cantines, de réduire leur dépendance aux financements extérieurs et aux initiatives ponctuelles. « Elle contribuerait également à harmoniser les pratiques et à établir des normes en matière de qualité nutritionnelle, d’approvisionnement et de gestion », a ajouté M. Seck.
Cependant, il a informé que plusieurs mesures sont mises en œuvre en vue de l’adoption d’une loi sur l’alimentation scolaire. Parmi celles-ci figure la mise en place du Groupe multi sectoriel de l’alimentation et de la nutrition à l’école (Gmsane).
Lequel a pour mission d’assurer le pilotage, la mise en œuvre et le suivi de la politique d’alimentation scolaire, ainsi que la liaison et la coordination entre les différentes parties prenantes.
« Un dialogue inclusif entre les parties prenantes est engagé dans le cadre du Gmsane pour aligner les actions et renforcer l’engagement envers une alimentation scolaire durable », précise-t-il. El Hadj Seck de rappeler qu’il existe plusieurs projets pilotes pour tester des modèles d’autogestion des cantines scolaires et identifier les meilleures pratiques.
« Ces démarches devraient aboutir à une législation qui favorisera un accès équitable et durable à une alimentation scolaire de qualité pour tous les enfants, contribuant ainsi à leur réussite éducative », souligne-t-il.
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