La session extraordinaire du Conseil des ministres de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte (APGMV), co-organisée par le Sénégal, le Mali et la Mauritanie, s’est tenue le 7 février 2025 à Dakar.
Cette réunion a été consacrée à la validation de l’audit institutionnel, organisationnel et technique de l’APGMV ainsi qu’à ses structures nationales.
Un programme ambitieux pour l’environnement et l’emploi
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a affirmé que l’APGMV constitue « une réponse concrète aux défis migratoires et socio-économiques » des États membres.
Il a souligné que l’objectif principal de l’initiative est de restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées dans les 11 pays membres, de séquestrer 250 millions de tonnes de carbone et de créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.
Un enjeu majeur pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la désertification
La Grande Muraille Verte (GMV), approuvée par l’Union africaine en 2007, est l’une des premières initiatives internationales visant à lutter contre la désertification et le changement climatique en Afrique.
Selon Ousmane Sonko, la dégradation des sols entraîne une réduction de près de 3 % de la production agricole chaque année, compromettant ainsi la sécurité alimentaire et augmentant la vulnérabilité des populations rurales.
Une réforme institutionnelle indispensable
Le Premier ministre a appelé à une refonte des missions de l’APGMV pour optimiser son fonctionnement. Il a insisté sur la nécessité d’une structure capable de coordonner les actions, de mobiliser des financements, d’assurer le suivi des résultats et de renforcer les capacités des agences nationales.
Il a exhorté les ministres de l’Environnement du Mali, de la Mauritanie, du Nigéria et du Sénégal à sensibiliser leurs chefs d’État sur les obstacles freinant le bon fonctionnement de l’agence, notamment l’insuffisance des ressources humaines et un financement inadapté. Il a relevé que seule la Mauritanie est à jour de ses cotisations, et a promis que le Sénégal rattraperait rapidement son retard.
Des défis organisationnels à relever
L’audit réalisé sur l’APGMV a mis en lumière l’irrégularité des réunions de la conférence des présidents, dont la dernière a eu lieu en 2022. Ousmane Sonko a déploré que la présidence nigériane ait été prolongée au lieu d’être transmise au Mali depuis 2023, et a appelé à une résolution rapide de ces problèmes administratifs.
Vers une mise en œuvre accélérée
Le chef du gouvernement sénégalais a exhorté les États membres à accélérer les processus de prise de décision afin d’éviter les retards administratifs qui freinent les avancées du projet.
VivAfrik